Négation et instrumentalisation de la violence fasciste
Le 22 mars dernier, des néo-nazis tentent de brûler vif Yannick Morez, le maire de Saint-Brévin, en incendiant sa maison en pleine nuit. Quelques semaines plus tard, les mêmes réseaux néo-nazis sont autorisés à manifester devant la mairie de Saint-Brévin, sous protection policière. Le 10 mai, épuisé, ce maire annonce sa démission et son déménagement de la commune. L’élu de centre-droit était victime depuis des mois de menaces de mort et de harcèlement parce qu’il avait accepté l’implantation d’un centre d’accueil pour les réfugiés. Ce maire a notamment dénoncé à plusieurs reprises l’absence totale de soutien et de protection de l’État face aux attaques d’extrême droite.
La Première Ministre et le ministre de l’Intérieur ont demandé au préfet de Loire-Atlantique de «ne pas accepter la démission» de Yannick Morez. En France ce sont donc des préfets, fonctionnaires non-élus, qui décident ce que peuvent ou ne peuvent pas faire les élus municipaux. Les préfets ont été créés par le dictateur Napoléon en 1800. Historiquement, ce sont de petits empereurs locaux chargés d’appliquer la puissance du pouvoir central, qui n’ont pas la moindre légitimité.
Après l’avoir totalement abandonné pendant des mois, y compris après l’attentat qui a visé sa maison, le clan Macron empêche le maire de Saint-Brévin de quitter son poste. L’élu est donc pris en étau entre la violence fasciste et l’autoritarisme Macroniste. Il n’est même pas libre de choisir de quitter sa fonction.
Le gouvernement tente désormais de récupérer l’affaire à son profit. Yannick Morez est reçu par la Première Ministre à Matignon ce mercredi après-midi. Rappelons que ni Élisabeth Borne ni aucun membre du gouvernement n’ont prononcé les mots «racisme», «fascisme» ou encore «néo-nazi» pour qualifier les attaques d’extrême-droite à Saint-Brévin. Un exploit assez sidérant. Dans la foulée, le gouvernement annonce la mise en place d’un «centre d’analyse et de lutte contre les violences faites aux élus».
Ce pouvoir cynique est donc en train d’inverser totalement la situation et les faits. Plutôt que de dénoncer l’extrême-droite et d’annoncer un plan de lutte contre la violence fasciste, les macronistes vont criminaliser encore d’avantage les «violences aux élus», terme volontairement flou et vague, qui permettra de sanctionner encore plus fort le moindre collage d’autocollants sur une permanence macroniste, par exemple…