Ce 17 mai, journée internationale de lutte contre les violences homophobes et transphobes, le Centre LGBTQI+ de Nantes, NOSIG, organisait une soirée festive «Queermess» dans son nouveau local.

Le lendemain matin, les membres de l’association ont découvert leur local dégradé par l’inscription d’un slogan haineux à l’encontre de la communauté LGBTQI+, et plus particulièrement à l’encontre des personnes trans. Une croix celtique, symbole fasciste, était également taguée. La signature de groupuscules néo-nazis est évidente, puisqu’une bande d’une vingtaine d’hommes appartenant à un collectif d’extrême droite nantais a été repéré en train de coller des autocollants dans le centre de Nantes le même soir. Courageux.
La commission d’actes misogynes, homophobes et transphobes est régulière à Nantes. Le local de l’association avait déjà été visé l’année dernière par des dégradations. Toute la rue avait également été recouverte de croix celtiques. Des tags contre le droit à l’IVG apparaissent aussi fréquemment. De même, les marches de la fierté, en face de la Place du Cirque, sont régulièrement dégradées par des homophobes.
Les attaques de l’extrême droite contre les minorités de genre ne sont pas anecdotiques et se multiplient. Le 21 février 2023, un centre LGBTQI+ à la Réunion a été incendié et recouvert d’inscriptions homophobes.
Ces actes s’inscrivent dans un contexte de décomplexion des idées d’extrême droite jusqu’au plus haut niveau de l’État. Les défilés de néonazis se succèdent en France : à Paris le 7 mai dernier comme à Annecy le 18 mai, où une marche aux flambeaux fasciste a eu lieu en toute impunité. À Annecy, l’extrême droite avait déjà organisé une ratonnade ultra-violente le soir du match France-Maroc en décembre, blessant gravement des passants. Des militaires ont fini par être dénoncés et interpellés avec des armes et des objets nazis.
Le 19 mars à Rennes, trois étudiants ont été tabassés par un groupe fasciste sur leur campus. L’une des victimes est gravement blessée et hospitalisée. Toujours dans les environs de Rennes, le 13 mai, le même groupuscule baptisé l’Oriflamme est venue terroriser un atelier animé pour des enfants par trois artistes drag-queens dans une médiathèque. Des hommes cagoulés proférant au mégaphone des slogans transphobes et nationalistes face à des enfants et leurs familles. Ce groupuscule était aussi présent à Saint-Brévin.
À Paris mercredi 17 mai, un groupe fasciste s’est rendu devant un bâtiment hébergeant de jeunes exilés en scandant des cris racistes. À Besançon, le journaliste Toufik de Planoise recense ce 19 mai une nouvelle descente néonazie dans le centre-ville la nuit dernière. À Lyon, des jeunes ont été passés à tabac par l’extrême droite qui a revendiqué, photos à l’appui, d’avoir brisé leurs dents sur un canal Telegram. Cela sans compter les attaques de Saint-Brévin et bien d’autres. Des actes fascistes ont lieu littéralement chaque semaine dans de nombreuses villes de France.
Contrairement aux manifestant-es défendant leurs droits sociaux et humains fondamentaux qui subissent la violence de la police, des groupuscules de néo-nazis défilent le plus tranquillement du monde dans les rues, et bénéficient même d’une protection policière.
À mesure que les personnes LGBTQI+ ou exilées luttent pour dénoncer les violences qu’elles subissent quotidiennement, celles-ci ne cessent de s’accentuer de la part des pires réactionnaires. Le dernier rapport de l’association SOS Homophobie déclare ainsi une augmentation de 27% des actes transphobes en 2022 et de 28% envers les personnes LGBTQI+. Les discriminations racistes restent également à un niveau alarmant, alimentées par le discours ambiant.
Suite à l’attaque de l’association NOSIG à Nantes, et pour toutes les personnes victimes de ces actes indignes, la riposte antifasciste doit s’organiser dans la rue. Ne leur laissons aucun espace pour diffuser leur haine.
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