La République en Moonwalk. Jeudi 8 juin, Nicolas Sarkozy, qui vient d’être condamné à de la prison ferme, a remis la Légion d’honneur à l’animateur Arthur, qui a pourtant délocalisé son entreprise au Luxembourg. Et tout cela dans un salon doré du Sénat.
Pour rappel, Sarkozy est un multirécidiviste condamné dans deux affaires et visé par plusieurs dossiers en cours. À son palmarès, on compte l’affaire des écoutes, les soupçons de financement libyen de sa campagne, l’affaire Bygmalion, l’affaire Karachi… L’ancien président est cité à divers titres dans plusieurs dossiers politico-financiers et vient de recevoir un an de prison ferme, un fait inédit. C’est cet individu qui a remis «la plus haute décoration honorifique française qui récompense les militaires et les civils ayant rendu des services éminents la Nation», à l’animateur d’émissions débiles Arthur.
Arthur l’avait en effet soutenu lors de l’élection présidentielle en 2007. Un conseiller de Macron confiait dans la presse que c’est le présentateur qui a choisi lui-même son ami Sarkozy pour le décorer. Arthur est aussi un champion de l’optimisation fiscale, en domiciliant sa holding au Luxembourg, et en devenant résident fiscal belge en 2013. Il possède notamment un yacht de 50 mètres. En 2019, sa fortune était évaluée à 420 millions d’euros.
Pour cette cérémonie, 200 personnalités étaient présentes : acteurs, animateurs et politiciens, dans les sublimes salons de Boffrand du Sénat, ornés de lambris, de lustres et de dorures. Parmi eux, Carla Bruni, Brigitte Macron, Gérald Darmanin, Gabriel Attal ou encore Rachida Dati ainsi que «des chefs d’entreprises» comme les patrons de TF1 et de M6.
Dès le lendemain, Arthur était invité sur le plateau de l’émission Quotidien pour raconter la fête. «Ça fait plaisir ! Il a dit, Au nom de la République française, je vous décore chevalier de la Légion… Je suis assez ému. Et vous vous retrouvez avec une médaille et tout le monde applaudit. C’était très émouvant». On a les larmes aux yeux.
Nous sommes en 2023, et nous avons probablement dépassé l’obscénité de la monarchie décadente des années précédant la Révolution française.