«On nous apprend au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football […] Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques».
Camus, éditorial de Combat, 8 août 1945 après le bombardement d’Hiroshima.
En 2022, les 9 puissances nucléaires ont dépensé 82,9 milliards de dollars, soit 77 milliards d’euros, pour l’entretien de l’arme atomique, selon un rapport de l’ICAN, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, récipiendaire, en 2017 du prix Nobel de la paix. Ces dépenses n’ont jamais été aussi élevées : 146.500 euros à chaque minute qui passe. Un coût en augmentation de 5000 dollars par minute comparé à 2021. Pour la France, cette dépense est de 5,2 milliards d’euros, soit 10.603 euros par minute.
Rappelons que la France s’apprête à dépenser 59 milliards d’euros par an pour ses forces armées, contre environ 14 milliards d’euros à la fin des années 1990. Les macronistes ont débloqué un budget militaire de 413 milliards d’ici à 2030. Un doublement du budget de l’armée par rapport à 2017. Mais il n’y a pas d’argent pour les retraites ni pour les allocations chômage…
En 2015, l’Organisation des Nations unies (ONU) estimait à 267 milliards de dollars l’éradication de la faim dans le monde d’ici à 2030, une somme inférieure à quatre années de gaspillage dans le simple entretien de l’arsenal nucléaire.
Et tout cela pour qu’une poignée de dirigeants aient le privilège de pouvoir détruire la planète et ses êtres vivants juste en appuyant sur un bouton. Ce luxe s’appelle équilibre de la terreur. Les anglo-saxons sont encore plus francs : la course à l’armement nucléaire s’appelle Mutual Assured Destruction, soit Destruction Mutuelle Assurée. Acronyme : MAD, comme fou.