Attaques fascistes dans plusieurs villes de France


En plus d’une répression militarisée, des groupuscules fascistes jouent le rôle d’auxiliaire de police dans plusieurs villes de France contre la révolte. Brigades paramilitaires qui frappent des jeunes. Commandos armés. Attaques à coups de bâtons des manifestations pour Nahel. Et tout cela avec la bienveillance des autorités. Tour d’horizon d’un pays en chute libre.


Lyon : préparation d’attaque armée

Le 2 juillet, une centaine de néo-nazis se sont réunis devant la mairie aux cris de «Bleu-blanc-rouge, la France aux Français», «On est chez nous», avant de défiler dans le vieux Lyon. Sur Twitter, la préfecture dit que ce groupe a «tenté une opération de communication». Une curieuse manière de décrire une descente de fascistes organisés pour frapper des personnes non-blanches.

Plus inquiétant encore, la veille, deux trentenaires d’extrême droite ont été arrêtés en possession d’une arme et de munitions de calibre 12, près d’un hôpital de Bron en banlieue lyonnaise. La voiture était équipée de fausses plaques d’immatriculation et a causé un accident. Ce qui a provoqué leur interpellation. Sur la banquette arrière, un fusil de calibre 12, chargé de trois cartouches, et une boîte de 111 cartouches de calibre 12. La police a aussi trouvé deux fusils et plusieurs boîtes de munitions au domicile du passager. Cet homme était connu pour provocation à la discrimination et dégradations de patrimoine, et interdit de port d’arme. Il a expliqué aux policiers qu’il était question de «se faire des Noirs et des Arabes», en réponse aux émeutes.

Chambery : milice fasciste

Dans la ville de Savoie, des groupes néo-nazis très violents organisent régulièrement des attaques. Le soir du match France-Maroc de la coupe du monde en décembre dernier, ils avaient notamment passé à tabac plusieurs personnes soupçonnées de supporter l’équipe maghrébine. Samedi soir, des militants sont descendus dans les rues en scandant «Français réveille-toi, tu es ici chez toi !»

Le lendemain, des militants d’extrême droite patrouillaient à nouveau dans les rues. Une vidéo les montre marcher au pas, clairement menaçants, dans les rues, alors que la police contrôle une voiture conduite par un jeune non-blanc quelques mètres en arrière. Sur leurs canaux de communications, les fascistes de Chambery se sont vantés «d’affrontements» et d’avoir mis «la racaille au tapis […] les nationalistes plus efficaces que la police». Une vidéo circulait lundi soir montrant en revanche l’un de ces militants d’extrême droite au sol, après avoir été corrigé.

Lorient : brigade paramilitaire

Vendredi 30 juin au soir, une trentaine de jeunes portant des cagoules s’est déployée près de la base navale où stationnent des fusiliers marins et des commandos marines. Ce groupe a attaqué les jeunes soupçonnés de participer aux émeutes, en les plaquant au sol, les menottant avant de les remettre à la police.

«On a laissé faire en début de soirée, parce que ça nous a soulagés», a expliqué une source policière. Interrogé, un membre du commando raconte tranquillement à la presse : «On se concertait avec la BAC qui nous disait où ne pas aller. Quant aux émeutiers, dès qu’ils nous voyaient, ils couraient. On courait aussi. Si on les attrapait, on leur mettait des Serflex aux mains».

Un policier reconnaît : «certains d’entre nous ont finalement décidé de les disperser, se rendant compte qu’ils y allaient un peu fort.» Le commando lui, explique «Nous sommes du bon côté, nous…» sans expliquer qui compose le groupe. Probablement des militaires de la ville.

Angers : reconstitution de ligue dissoute

Vendredi 30 juin au soir, les fascistes du groupuscule l’Alvarium, en principe dissout pour des violences racistes, attaque la manif d’hommage à Nahel. «Sales noirs, sales singes, on va vous buter», a lancé un militant d’extrême droite. Le groupe d’extrême droite porte alors des barres de fer, des matraques et des battes de base-ball. Des personnes sont passées à tabac, par des fascistes à visage découvert, certains de leur impunité. La scène est filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. Une des victimes sera transportée au CHU d’Angers. «Seize points de suture et traumatisme crânien».

Le lendemain soir, l’Alvarium organise carrément une soirée dans son local, dans le centre-ville. Une trentaine de fascistes poursuivent en courant des individus, «armés d’un couteau et de bâtons», puis tirent un fumigènes incandescent.

Des riverains témoins attestent que la police «protège» l’extrême droite. En effet, après cette altercation, la police est allée protéger le local d’extrême droite, où la soirée a pu continuer tranquillement. «Les fachos, ils restent, et les autres, ils partent ?», lançait, samedi soir, un habitant, consterné.

Lundi soir à Angers, de nouveaux affrontements ont eu lieu devant le local de l’Alvarium.

Les fascistes sont le bras armé de l’État et de la bourgeoisie

C’est leur nature même, depuis Mussolini et ses brigades de briseurs de grève dès les années 1920 : ils maintiennent l’ordre. On se souvient qu’en 2016, déjà, des groupes d’extrême droite tentaient de s’en prendre aux manifestations nantaises ou Lyonnaises contre la Loi Travail, ou des attaques fascistes contre les cortèges de Gilets Jaunes en 2018. Pour mater la révolte des banlieues, le gouvernement Macron et sa police travaillent main dans la main avec des milices.

Ce mardi matin sur BFM TV, la porte parole de la gendarmerie était interrogée sur ces agissements : «C’est condamnable ?» demande la journaliste, «ils peuvent se mettre en danger aussi, il faut éviter qu’ils se mettent en danger» répond la militaire. La seule inquiétude des autorités, c’est que les miliciens armés puissent se faire des bobos.

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