Vers la fin des réseaux sociaux


L’annonce est martiale ce lundi matin sur France Info. Le commissaire européen Thierry Breton annonce que, dès le 25 août, avant la rentrée, les réseaux sociaux seront forcés d’effacer immédiatement «les contenus qui appellent à la révolte» sous peine d’être tout simplement coupés sur le territoire.


Voici sa déclaration :

«Lorsqu’il y aura des contenus haineux, des contenus qui appellent par exemple à la révolte, qui appellent également […] à brûler des voitures, elles auront l’obligation dans l’instant de les effacer. Si elles ne le font pas, elles seront immédiatement sanctionnées».

«Si les plateformes n’agissent pas immédiatement, alors oui, on pourra non seulement donner une amende mais interdire l’exploitation sur notre territoire […] Les interventions vont être extrêmement rapides». «Mark Zuckerberg [PDG de Meta] m’a confirmé qu’il allait embaucher 1 000 personnes pour se faire. Les plateformes se préparent».


Thierry Breton est une figure du capitalisme français : grand patron, ministre sous la présidence de Chirac, il a été propulsé sur ordre de Macron comme Commissaire européen chargé du marché intérieur et du numérique en 2019. En clair, c’est à ce poste qu’il organise la censure, au niveau européen, des réseaux sociaux.

Lorsqu’il parle de «contenus haineux», Thierry Breton cite explicitement les «appels à la révolte», et absolument pas les commentaires racistes ou misogynes, les pages d’extrême droite, les canaux néo-nazis qui diffusent des vidéos de leurs exactions ou les pages créées par des policiers qui diffusent des messages d’une violence inouïe. Un exemple parmi d’autres sur Facebook, la page «TN Rabiot Police officiel» réunissait 9000 policiers français qui échangeaient des appels à «tuer les gauchistes et les immigrés», en toute impunité. Cela n’est pas visé par le Commissaire Breton.

En 2011, la révolte du Monde Arabe était amplifiée par les réseaux sociaux, qui permettaient de coordonner des appels à manifester. Depuis, il y a eu le mouvement contre la Loi Travail en France, Black Lives Matter, les Gilets Jaunes, les casserolades, et d’innombrables mobilisations qui n’auraient pu avoir lieu sans l’écho des réseaux sociaux. La question des violences policières, quant à elle, n’aurait même pas existé s’il avait fallu attendre que la presse officielle en parle ! C’est tout cela qui va commencer à disparaître dès cet été.

Macron et son clan veulent un monde où seuls Cnews, BFM et autres médias de milliardaires, qui sont les vrais propagateurs de haine, auraient droit de cité. La dictature est là.

Facebook a déjà quasiment éliminé notre audience. Les autres plateforme risquent de faire de même.

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7 réflexions au sujet de « Vers la fin des réseaux sociaux »

  1. A ce sujet, je pense qu’il y a plusieurs outils à la disposition de CA qui permettrais d’avancer sur cette question :
    1- s’orienter vers plus de contenu vidéo (youtube)
    2- s’orienter vers les réseaux sociaux issus du mouvement du logiciel libre.
    Vous êtes déjà sur mastodon et telegram, qui permet de se passer plutot bien de twitter et discord. Je vous ai déjà présenter Diaspora*, qui est une alternative à Facebook. Peertube est une alternative à Youtube. Il me semble que c’est important d’investir les outils communs issus du logiciel libre, à la fois pour s’en saisir concretement et à la fois pour être en contact avec ceux qui font la même chose.
    Ce qui reste de votre audience sur facebook mérite mieux <3 force à vous.

  2. OK je me barre de Facebook. Quoi qu’on dise, on Alimente le brouhaha , on croit qu’on se parle mais non on se divise.
    Si vous avez un autre réseau social à me proposer….

  3. Cela fait longtemps que l’on glisse vers la dictature à bas bruit. Paradoxalement l’elevation du niveau culturel des uns et intellectuel des autres a été et est contre-productif socialement parlant car il augmente les divisions, parce-que il diffuse un brouillard culturel qui entretien la confusion sociale et la perception de la classe sociale. Il nous est difficile d’échapper à ces bulles pour réaliser une convergence des luttes autour d’un projet de société de justice et émancipateur. De plus, le ralliement du progrès au capital montre son vrai visage : se soumettre ou périr socialement. La perte de maitrise de la langue ne permet plus de fabriquer une pensée, demandez aujourd’hui à n’importe qui le sens des mots nepotisme, tyrannie, dictature, liberté, oppression, autoritarisme. Difficile d’espérer un changement quand on ne peut plus fabriquer de concept liberateur.
    Houellebeq grand écrivain… sans déconner c’est tout ce que la France a dans le bide ?

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