Après les retraites, nouvelle offensive contre la santé


Macron avait promis que les économies sur les retraites financeraient la santé. En réalité, il veut dérembourser les médicaments et limiter les arrêts maladie.


Comparaison de deux titres de journaux sur les retraites et la santé, la promesse et la réalité. Au milieu : Pinocchio a le nez qui s'allonge.

À peine réélu, dès la fin de l’année 2022, Macron annonce que cette fois-ci, il s’attaque aux retraites. Pour de bon : le grand recul de l’âge des retraites réclamé par les marchés financiers et les cabinets de conseil. Une loi injuste, antisociale, violente, dès le début du mandat. Mais pour faire passer la pilule, il fait une promesse : l’argent économisé sur les retraites servira à d’autres dépenses «comme l’école, la santé et la transition écologique».

Été 2023 : ça y est, Macron a cassé les retraites en passant par 49-3 et en déployant une répression inouïe contre les manifestations, en méprisant les millions de grévistes, en crachant au visage des syndicats. Maintenant, il n’est absolument plus question de financer la santé. C’est même l’inverse. Le 19 juin, la presse titre : «pour éviter tout dérapage des finances publiques, le ministre de l’économie s’attaque aux dépenses de santé». «Le gouvernement planche sur la réduction des arrêts de travail et des prescriptions de médicaments» ajoute un journal.

Macron vise 10 milliards d’euros de réduction de dépenses dans la santé. En ligne de mire : forcer les médecins à diminuer les arrêts de travail. Donc obliger des gens malades ou abîmés à aller bosser. Et «dérembourser» des médicaments. Autrement dit, faire payer d’avantage le prix des médicaments. La destruction de la sécurité sociale est en route. Bruno Le Maire ose même cette expression ignoble : «responsabiliser» les malades.

«On vise les cancéreux, les diabétiques, les insuffisants respiratoires, tous ceux qui sont polypathologiques… Les gens ne choisissent pas d’être malade ! On crée un système inégalitaire» s’insurge le médecin Jérôme Marty.

Pour ses «économies», le gouvernement s’en prend aussi à l’assurance-chômage, l’aide à l’emploi, ou encore l’aide au logement, en plus de la santé.

Le 12 juillet, le ministre Gabriel Attal, qui n’a jamais travaillé de sa vie, annonce : «les contrats aidés que nous réduirons à nouveau largement» et confirme : «sur le budget de la Sécurité sociale, j’assume de dire qu’il faut prendre des mesures pour stopper la progression du nombre d’arrêts-maladies». Les gens n’en peuvent plus de leurs boulots mortifères ? Pas grave, essorons-les au maximum, jusqu’à la mort.

Les deux ministres osent parler d’un «effort global». Pour rappel, le montant cumulé des 500 plus grandes fortunes en France est de 1170 milliards d’euros, soit 45% du PIB. Macron a débloqué plus de 400 milliards d’euros pour l’armée. Et l’État distribue chaque année 200 milliards d’euros d’aide aux entreprises. Des sommes que Le Maire et Attal n’ont aucune intention de taxer.

On se trompe en imaginant que le néolibéralisme, c’est une économie « équilibrée » ou une « réduction de la dette » avec des plans « d’austérité ». Non, c’est un transfert de fonds massif de l’État social vers l’État répressif et militaire, et les aides aux patrons. C’est un vol en bande organisée.

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