Les championnes du monde de foot refusent de jouer pour l'Espagne

#SeAcabo

Coup de tonnerre dans le football espagnol et mondial. Les 23 joueuses de l’équipe féminine d’Espagne, qui viennent de remporter la coupe du monde en Australie, ont annoncé dans un communiqué syndical qu’elles refusent de rejouer avec la “Roja” «si les dirigeants actuels [étaient] maintenus». Le texte, déjà signé par 81 joueuses, reste ouvert à d’autres signatures.

Jenni Hermoso, qui a été embrassée de force par Luis Rubialès, le président de la Fédération de foot espagnol, devant toutes les caméras, a indiqué qu’elle n’avait «à aucun moment consenti à ce baiser» et précise dans le communiqué : «Je ne tolère pas qu’on mette en doute ma parole et encore moins que l’on invente des propos que je n’ai pas dits».

Vendredi, alors qu’il devait prononcer sa démission, Luis Rubialès avait refusé de quitter son poste devant une assemblée générale extraordinaire de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) réunie près de Madrid. Ce samedi 26 août, la Fédération dit avoir «analysé» l’agression de Luis Rubialès à sa joueuse Jennifer Hermoso et prétend que le baiser «était consenti». Alors même que la joueuse affirme le contraire. Très énervé, criant qu’il ne partirait pas, Luis Rubiales avait été applaudi par l’ensemble des hommes présents à l’assemblée générale de la fédération espagnole.

La résistance des joueuses espagnoles fait tache d’huile. Le hashtag «#SeAcabo», «c’est fini» en français, se répand sur les réseaux sociaux. Et des joueurs masculins sont solidaires. L’ancien gardien du Real Madrid et de la «Roja» Iker Casillas a parlé de «honte totale» à propos de Rubialès, et l’attaquant du Betis Borja Iglesias a annoncé qu’il ne porterait plus le maillot de l’équipe nationale. Des clubs, comme l’Espanyol Barcelone disent aussi attendre « des mesures».

Le président de La Liga, Javier Tebas, a sévèrement attaqué Rubialès vendredi: «La liste des femmes et des hommes offensés ces dernières années par Luis Rubialès est trop longue, cela doit cesser». Cette fronde féministe au sein du foot est sans précédent.