Fête de l’Huma : plutôt Édouard Philippe que Médine ?

Sacré Fabien ! Le communiste préféré de la bourgeoisie n’en rate pas une pour répondre aux polémiques initiées par la droite et ses médias.

À propos du rappeur Médine, il est allé sur la radio réac Sud Radio pour déclarer : «ses propos sont insupportables et inexcusables !» Lesquels ? L’artiste jouera la fête de l’Huma qui aura lieu le 15 septembre et Fabien n’est pas content : «Je ne sais pas si je l’aurais invité, je ne souhaite pas de débat avec lui.» Lors de l’université d’été du PCF à Strasbourg la semaine dernière, Fabien Roussel a même parlé de déprogrammer le rappeur du festival : «C’est en discussion» a-t-il affirmé. Sachant que Médine a déjà joué plusieurs fois à la fête de l’Huma par le passé, sans aucun problème. Le chef du PCF est donc prêt à annuler un chanteur populaire uniquement pour faire plaisir à la droite ! C’est donc ça la cancel culture ?

Dans le même temps, Fabien Roussel s’enthousiasme : «Édouard Philippe viendra débattre avec moi, ce sera un débat intéressant sur les idées que nous portons». Édouard Philippe, en tant que Premier Ministre de Macron, a appliqué un plan de reculs sociaux et politiques ultra-violents. Inscription des mesures de l’état d’urgence dans le droit commun, attaque du code du travail, des retraites, lois liberticides… Pendant les Gilets Jaunes, c’est lui qui fait écraser la mobilisation en envoyant la police mutiler des dizaines de personnes, en arrêtant des milliers de manifestants, en tuant Zineb Redouane, en interdisant les rassemblements…

Finalement c’est un aveu. Fabien Roussel préfère un homme de droite qui a été au pouvoir et dont les politiques ont fait souffrir des millions de personnes, qu’un rappeur musulman de gauche déjà massivement attaqué. Faible avec les forts, fort avec les faibles. C’est cohérent avec le reste de son parcours : manifestations avec le syndicat politique Alliance, déclarations contre «l’assistanat» ou pour l’industrie de la viande…

Face aux offensives du pouvoir autoritaire, le salut ne viendra pas de la gauche institutionnelle, mais de nos propres forces.