Le policier qui a tenté de tuer Hedi remis en liberté

Le 1er juillet au soir, 4 policiers de la BAC croisent Hedi dans une rue de Marseille. L’un d’eux lui tire dessus : une balle en caoutchouc en pleine tête, à 3 mètres de distance. Hedi s’effondre. Les policiers le traînent au sol pour aller le tabasser dans une ruelle, et l’abandonnent là. Laissé pour mort. Hedi est sauvé de justesse par un ami qui l’emmène à l’hôpital et par une prise en charge en urgence. Il sombre dans le coma, les médecins doivent lui retirer une partie du crane pour que son cerveau reste fonctionnel et qu’il ne décède pas.

Le policier tireur sera formellement identifié sur quatre vidéos différentes, puis placé en détention provisoire, ce qui est rarissime. Il avait d’abord affirmé aux enquêteurs qu’il ne se «souvenait de rien» ce soir-là et juré qu’aucun tir de LBD n’avait été effectué. Toute la chaîne de commandement avait couvert ses mensonges et refusé de contribuer à l’enquête. De faux PV avaient aussi été rédigés. Sans les vidéos, il n’y aurait jamais eu d’affaire. Il a ensuite dit avoir tiré parce que le jeune homme portait une capuche. À quel moment la loi permet-elle de tuer le porteur d’une capuche ?

Dès la convocation des agents de la BAC, des dizaines de policiers de Marseille se réunissent devant le lieu de l’audition. Les barbares y étaient acclamés et applaudis, avec une haie d’honneur. Des milliers de policiers, partout en France, déclaraient des arrêts maladie illégaux pour soutenir le tireur. Non seulement ils n’étaient pas sanctionnés, mais ils y étaient encouragés. Le directeur de la Police Nationale Frédéric Veaux disait qu’il ne «peut plus dormir» parce qu’il est triste pour le policier en détention. Et exigeait sa libération.

C’est chose faite ce 1er septembre. L’agent Christophe I. vient d’être remis en liberté. Les syndicats policiers d’extrême droite remportent une bataille. Le directeur de la police nationale peut enfin «dormir». Hedi se dit «effondré», «comment peut-on le remettre en liberté après ce qu’il m’a fait ?»

Le jeune homme subit des soins quotidiens à l’hôpital, 2 mois après le tir qui lui a brisé le crane. Et des centaines de révoltés croupissent toujours en prison.

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