Les huées contre Macron au Stade de France mettent les macronistes dans tous leurs états. À tel point qu’ils révèlent leurs pulsions profondes.
Karl Olive est le genre de personne qui fait la fierté de ce pays. Avant d’être député il était communicant sportif, travaillant pour Canal+ et I-Télé. Élu maire de Poissy, dans les Yvelines, Olive demande aux médecins de sa ville de limiter le nombre d’arrêts de travail des agents de la ville, en comparant les arrêts de maladie et l’absentéisme. Les syndicats font alors le constat d’«une mafia politique» et d’«un management par la peur» au sein de la mairie. Karl Olive quitte ensuite l’UMP pour rejoindre Macron.
Habitué des déclarations débiles et dangereuses, Karl Olive a dit ce dimanche 10 septembre, lors d’une interview, voir «d’un très mauvais œil» des manifestations ou préavis de grève déposés à l’occasion de compétitions sportives. Il était interrogé à propos des sifflets contre Macron en ouverture du mondial de rugby et évoquait les Jeux Olympiques de l’an prochain. Olive a osé : «Je serai favorable à des lois d’exception pour ces moments-là». Peut-on retirer les cordes vocales des spectateurs à l’entrée du stade ?
Mathieu Lefèvre est aussi député Macroniste. Il a fait une école de commerce privée à 20.000€ l’année avant de devenir conseiller de Darmanin et de rejoindre la garde rapprochée de Macron. Il est allé encore plus loin. Pour lui, «Siffler le président de la République, c’est siffler la France» ajoutant sur Twitter : «Un stade ne devrait pas faire ça».
Au-delà de l’ignominie de ces déclarations d’élus, plus choqués par des sifflets que par les millions de pauvres, les crimes policiers et l’effondrement climatique, ces deux paroles révèlent à quel point le régime se transforme. Asséner que Macron incarne «la France» montre la dimension à la foi monarchique, religieuse et sectaire du clan au pouvoir. Entre culte de la personnalité, paranoïa et volonté d’interdire des sifflets, voire d’imposer des mesures d’exception liberticides lors d’une compétition sportive : cela porte un nom. Une dictature.