Suivre les médias des milliardaires est une expérience psychosociale qui donne le vertige. Il est conseillé de ne pas reproduire cela chez soi, au risque de faire un malaise.
Prenons deux exemples :
➡️ De janvier à juin 2023, la France a connu le mouvement social le plus puissant et massif de la 5ème République. Des millions de grévistes, des actions par milliers, les manifestations les plus gigantesques depuis des décennies, soutenues par 90% des salariés. Et pourtant, chaque semaine pendant des mois, la totalité des grands médias, presse écrite et journaux télévisés, ont titré : «mobilisation en baisse». Même quand les rues étaient remplies comme jamais. Le reste du temps, la parole était donnée aux syndicats policiers et autres «experts» de plateaux insinuant que le mouvement était «minoritaire» voire «d’ultra-gauche».
➡️ Cette semaine, le roi d’Angleterre, rejeton consanguin de l’autre côté de la Manche venait en France. Une visite scandaleuse, inutile et coûteuse. Plusieurs médias ont osé titrer «vive le roi». En réalité, une poignée d’une petite dizaine d’illuminés a attendu le roi devant l’ambassade d’Angleterre à Paris pour crier «vive le roi». Chez Bolloré qui possède le groupe Canal +, c’est carrément «la France» – oui, le pays entier – qui aurait crié «vive le roi». Même chose chez BFM, Le Point, etc. Tout a été mis en œuvre dans les médias pour fabriquer le consentement, pour rendre désirable l’orgie obscène entre Macron et la noblesse britannique. Alors même que toute personne normale était choquée par le banquet à Versailles.
10 fanatiques royalistes, c’est «la France». 3 millions de grévistes, c’est une «grogne».
Ces exemples font système. La moindre parole réactionnaire, le moindre enthousiasme royaliste, néolibéral, ou pro-flic est surmédiatisé pour donner l’impression que «l’opinion» correspond aux obsessions d’éditorialistes de BFM et Cnews. C’est simple, si vous rêvez d’une carrière dans les médias, prenez un créneau idéologique d’extrême droite, vous êtes assurés d’avoir un rond de serviette sur les plateaux télés.
Pour échapper à cet univers toxique, soutenez les médias indépendants.