La surveillance avec Intelligence Artificielle maintenue après les Jeux Olympiques


Ce n’est malheureusement pas une surprise, mais l’intervention de la Ministre des Sports confirme la fuite en avant annoncée


Le gouvernement compte «expérimenter» la vidéosurveillance algorithmique appuyée par Intelligence Artificelle lors des Jeux Olympiques. Une technologie ultra-liberticide permettant de suivre et d’identifier tous les individus en temps réel dans l’espace public. Les autorités avaient promis juré craché que cela ne durerait que le temps des JO, et pas après. Paroles de macronistes.

Ce dimanche 24 septembre, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra était interrogée sur la chaîne France 3 à ce sujet. Pour une fois, la journaliste lui pose une question pertinente :

«Les lois d’exception en France elles sont souvent rentrées dans le droit commun. Est-ce que ce dispositif là, la vidéoprotection grâce à l’intelligence artificielle, vous vous engagez à ce qu’elle ne soit plus mise en place à l’issue de son expérimentation lors des Jeux Olympiques ?»

Réponse de la ministre : «Ce que prévoit le texte de loi, c’est qu’il y ait une évaluation qui soit menée, c’est une expérimentation sous le contrôle de la CNIL, et il n’y aura aucune prolongation sans une évaluation […] de son efficacité»

Face à cette réponse pleine de langue de bois, la journaliste relance : «Donc il est possible que cette loi devienne pérenne ?»

La ministre crache le morceau : «Si ça fait ses preuves et entouré des garanties […] les français attendent de nous qu’on agisse pour leur sécurité et qu’on fasse usage des moyens nouveaux, y compris numériques, pour favoriser cette sécurité.»

C’est confirmé, les Jeux Olympiques seront bien une expérimentation gigantesque de technologies liberticides qui seront ensuite généralisées. La compétition prévue l’année prochaine est l’occasion d’une accélération brutale des technologies de surveillance. Un «projet de loi JO 2024» avait été déposé en tout discrétion, pendant les fêtes de fin d’année 2022.

L’article 7 du projet autorisait «à titre expérimental» l’utilisation en temps réel de systèmes d’intelligence artificielle pour analyser les images des drones et des caméras de surveillance. Une première en France et sans doute en Europe.

La surveillance dite «automatisée» ou «algorithmique», ce sont des logiciels qui analysent en continu les milliers d’images de surveillance et envoient une alerte à la police s’ils détectent un «comportement suspect». Un individu ou un groupe peut être identifié, tracé, ses faits et gestes analysés automatiquement dans l’espace public. À terme, ces technologies permettent par exemple l’identification par reconnaissance faciale instantanée et la massification de la vidéoverbalisation. Et tout cela, sans vrai débat public, sans consulter la population.

En matière de répression et de reculs des libertés, l’exception finit toujours par devenir la norme. Les tests ADN autorisés il y a une vingtaine d’années devaient rester exceptionnels : uniquement dans le cadre d’enquêtes criminelles les plus graves, en particulier la pédocriminalité et les assassinats les plus violents. Ils se sont immédiatement généralisés. Aujourd’hui, le moindre tagueur ou manifestant arrêté est obligé de donner son ADN. Résultat ? Plusieurs millions de français fichés.

De même pour l’état d’urgence, dont les mesures “exceptionnelles” devaient être limitées uniquement après les attentats de 2015 pour lutter contre le terrorisme, et qui sont finalement rentrées dans le droit commun. Les mesures de l’état d’urgence ont d’ailleurs été utilisées contre le mouvement écologiste puis pour interdire à des militants de manifester. Également, la plupart des mesures liberticides «temporaires» de «l’état d’urgence sanitaire» sont devenues pérennes.

Idem pour les dissolutions, procédures d’exception qui frappent à présent des médias indépendants, des mouvements écologistes, des associations musulmanes en grand nombre. Comme l’utilisation de forces anti-terroristes, récemment déployées contre des civils après la mort de Nahel. On peut malheureusement multiplier les exemples à l’infini. Il n’y a pas de retour en arrière quand les libertés reculent.

Le «meilleur des mondes» que nous préparent les gouvernants est une prison à ciel ouvert où tous les possibles seront réprimés. Empêchons les murs de se refermer avant qu’il ne soit trop tard.

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Une réflexion au sujet de « La surveillance avec Intelligence Artificielle maintenue après les Jeux Olympiques »

  1. À quand le high tech contre l’évasion fiscale, la corruption, le pantouflage, l’irresponsabilité, les Pollueurs non taxés, le pillage de l’état, les mafias d’Etats , les crises, les guerres, la misère, la répression, l’exploitation, la propriété,les prisons, les violences policières, le facsime, le management a la France telelecom, l’accarparment , le capitalisme, la grande bourgeoisie, les inégalités, la verticalité , les armées, les marchands d’armes, les milliardaires, Le milipol l’abandon des populations,la faim dans le monde, la pieuvre financière, la domination des multinationales, la destruction de la planète et du monde du vivant en générale.

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