Sénat : gérontocratie anti-démocratique


Le Sénat est l’une des aberrations de la République française. Un nid de vieux riches illégitimes et gavés d’argent public. Ce dimanche 24 septembre avaient lieu les élections sénatoriales. On vous explique en quoi cette instituions est scandaleuse.


Les sénateurs ne sont pas élus au suffrage universel direct, contrairement aux députés, qui sont déjà fort peu représentatifs. Héritage d’anciens régimes, ce sont des «grands électeurs» qui votent pour les élections sénatoriales. Ce n’est donc pas la population, mais un «collège électoral» composé de sénateurs, de députés, de conseillers régionaux, départementaux et municipaux.

Ce dimanche, 78.000 élus étaient concernés par le scrutin. 0,11% de la population française. Les sénateurs sont élus pour 6 ans et les élections ont lieu tous les trois ans : à chaque fois, la moitié des sièges est renouvelée.

Ce qui fausse encore plus cette élection, c’est que les territoires ruraux, plus à droite, sont surreprésentés : ils ont beaucoup plus d’élus locaux, proportionnellement à la population, que les grandes villes, qui sont plus à gauche. Résultat : durant toute la 5ème République, le Sénat a toujours été dominé par la droite. C’est confirmé ce dimanche : la coalition macroniste/Les Républicains conserve une écrasante majorité. L’extrême droite fait même son retour, avec 3 sénateurs. Le parti Les Républicains, qui s’est effondré aux dernières élections, conserve au sénat une énorme partie des sièges, grâce au vote des petits élus locaux ruraux. Une preuve de l’illégitimité de cette institution.

Moyenne d’age des sénateurs en 2017 ? 61 ans. Et 15 seulement avaient moins de 40 ans, sur 348 élus ! Il y a également deux fois plus d’hommes que de femmes. Le sénat est une gérontocratie. Une chambre ultra-dominée par des vieux hommes blancs de droite.

Ce que l’on oublie souvent, c’est que le président du Sénat peut remplacer le président en cas de crise, il a beaucoup de pouvoir. Et les sénateurs font la loi, comme l’Assemblée Nationale. Par exemple, le Sénat a cherché à durcir encore plus la réforme des retraites de Macron, déjà contestée par l’écrasante majorité des français. Pour le Sénat, Macron est trop à gauche !

Enfin, les sénateurs font rarement parler d’eux mais disposent de privilèges indécents. Ils sont sont payés 7.100 € bruts par mois et bénéficient aussi d’argent de poche, une «indemnité représentative de frais de mandat», de 6.109,89€ par mois. Auxquels il faut ajouter des primes lorsqu’ils ont des responsabilités et différents privilèges et cadeaux plus indécents les uns que les autres.

Plus ironique encore, les sénateurs bénéficient d’un régime de retraite spécial qui leur permet de toucher une pension moyenne de 3.856€. La pension moyenne des sénateurs est de 2.000€ nets par mois après un seul mandat de six ans. Oui, vous avez bien lu, 2000€ pour le reste de leur vie, après 6 ans à rester assis au Sénat. La retraite de base des Français est, en moyenne, de 1.500 euros bruts pour quarante années de travail.

L’indéboulonnable président du sénat, Gérard Larcher, estimait en janvier dernier qu’il «n’y a aucune maîtrise de la dépense publique depuis des années» et qu’on «ne pourra pas aider tout le monde». Pour faire des économies, commençons par tailler dans le lard des sénateurs.

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