La scène qui préfigure peut-être l’avenir des grandes métropoles a eu lieu à Austin, au Texas, le 19 septembre. Des robots-taxis autonomes ont planté et se sont accumulés en plein milieu d’un carrefour, provoquant un grand bouchon. Une dizaine de véhicules autonomes de la firme Cruise, bardés de caméras, ont été filmés en file indienne, visiblement coincés… par d’autres robots-taxis. Qui bloquaient les véhicules «classiques», avec conducteurs. Un porte-parole de Cruise a affirmé que ses voitures avaient du mal à naviguer en raison de la forte circulation piétonnière et automobile dans la région.
À force de s’en remettre de plus en plus à la technologie pour des questions de profit – ici, pour supprimer les chauffeurs de taxi et permettre à la firme de mettre sa flotte en circulation 24H/24 -, les bugs de ce type ont lieu fréquemment. En août, à San Francisco, des taxis Cruise ayant bugué sont accusés d’avoir mené au décès d’un patient. Ces voitures automatiques ont bloqué les voies de circulation et empêché des services de secours d’intervenir. Le 17 août, dans la même ville, un robot-taxi Cruise avait aussi percuté un camion de pompiers à une intersection. Le 11 août, 10 de ces engins ont bloqué plusieurs rues de la ville à cause d’un festival de musique, provoquant une forte affluence.
La cause de ces bugs est un problème de réseau mobile, lorsque la zone est trop fréquentée. Censés faciliter la vie, l’usage de technologies qui remplacent les humains crée de nouvelles vulnérabilités.
Lorsque l’humanité aura confié toutes ses tâches à des robots – maisons «connectées», voitures «automatiques», textes ou visuels générés en quelques secondes par des ordinateurs et bientôt policiers «augmentés» voire applications médicales – elle sera totalement à la merci de bugs informatiques, de piratages, de coupures de réseaux ou d’électricité.