Ce samedi 7 octobre, alors qu’une offensive sans précédent avait lieu depuis Gaza, prenant au dépourvu les services de renseignement et l’armée d’Israël, le journaliste israélien Haggai Matar, engagé dans les mouvements pour la paix et la démocratie, écrivait ses premières impressions. Une analyse infiniment plus digne et lucide, malgré l’effroi légitime face à la situation, que celle vue et entendue dans les médias français aujourd’hui.
En voici quelques extraits :
«Il ne s’agit pas d’une attaque «unilatérale» ou «non provoquée». La peur que ressentent actuellement les Israéliens, moi y compris, n’est qu’un fragment de ce que les Palestiniens ressentent quotidiennement sous le régime militaire de plusieurs décennies en Cisjordanie, et sous le siège et les assauts répétés de Gaza».
«Ces derniers mois, des centaines de milliers d’Israéliens ont marché pour «la démocratie et l’égalité» à travers le pays, nombre d’entre eux affirmant même qu’ils refuseraient le service militaire en raison des tendances autoritaires de ce gouvernement. Ce que ces manifestants et ces soldats de réserve doivent comprendre – surtout aujourd’hui, alors que nombre d’entre eux ont annoncé qu’ils cesseraient leurs manifestations et se joindraient à la guerre avec Gaza – c’est que les Palestiniens luttent pour ces mêmes revendications et bien plus depuis des décennies, face à un Israël qui est déjà pour eux, et a toujours été complètement autoritaire».
«Je me souviens que tout ce que je ressens maintenant, et que chaque Israélien doit partager, fait partie de l’expérience de vie de millions de Palestiniens depuis bien trop longtemps. La seule solution, comme cela a toujours été le cas, est de mettre fin à l’apartheid, à l’occupation et au siège, et de promouvoir un avenir fondé sur la justice et l’égalité pour nous tous. Ce n’est pas malgré l’horreur que nous devons changer de cap, c’est justement à cause d’elle».
Haggai Matar, dans le magazine +972
L’article complet en anglais ici