➡️ Ce mardi 10 octobre au matin, un haut responsable de l’armée israélienne, le colonel Richard Hecht, conseillait aux Palestiniens de «quitter la bande de Gaza» pour fuir en Égypte. Anticipant une invasion terrestre qui coûtera énormément de vies humaines, il déclarait «à tous ceux qui peuvent sortir, je conseille de partir». Dans le même temps, l’Égypte avait déjà fermé sa frontière avec Gaza à cause de bombardements israéliens répétés. Cette frontière étant la seule porte de sortie pour les habitants de Gaza, ceux-ci sont à présent totalement confinés sous les bombes.
➡️ Le même jour, l’armée israélienne se réjouissait que le premier avion des forces américaines livre ses munitions, «conçues pour permettre des frappes importantes». D’autres arrivent, ainsi que le plus gros porte-avions du monde. Une députée du Likoud, le parti de Benjamin Netanyahou, est allée jusqu’à réclamer l’envoi d’une bombe nucléaire sur Gaza. Dans le même temps, le Ministre israélien de la Défense Yoav Galant, celui qui a qualifié les palestiniens d’animaux humains et décidé de priver d’eau les habitants de Gaza, affirme avoir levé toutes les restrictions imposées aux troupes israéliennes.
➡️ «La situation à Gaza est catastrophique. Il n’y a pas beaucoup de mots pour décrire ce que les gens vivent. La population est terrifiée» explique le responsable de la mission de Médecins Sans Frontières basée à Jérusalem.
➡️ Pourtant habituée aux attaques, l’enclave palestinienne est bombardée avec une intensité jamais vue. Selon un bilan provisoire, près d’un millier d’habitants sont morts à Gaza en trois jours, dont 260 enfants selon le ministère de la santé. Oui, 260 vies d’enfants volées, selon un premier bilan. Près de 200.000 habitant-es ont été déplacé-es. Deux journalistes palestiniens, Mohammed Soboh et Said al-Tawil, ont été tués ce mardi par une frappe aérienne israélienne à Gaza. Sept journalistes palestiniens seraient décédés depuis samedi.
➡️ Des photos et des vidéos montrent, au sud Liban comme à Gaza, l’usage d’obus caractéristiques, libérant de nombreuses sous-munitions incandescentes. Ces armes ressemblent très fortement à du phosphore blanc. Il s’agit d’une substance chimique qui s’enflamme quand elle est exposée à l’oxygène. La réaction crée alors une chaleur d’environ 815°C, de la lumière ainsi qu’une épaisse fumée blanche.
➡️ Ces bombes incendiaires causent d’atroces brûlures, la matière incandescente est «hautement soluble dans les graisses et donc dans la chair humaine» selon l’ONG Human Right Watch. La réaction chimique peut brûler la chair jusqu’à l’os. Les émanations de la combustion peuvent aussi gravement endommager les organes internes. Selon les traités internationaux, leur utilisation contre les populations civiles est strictement interdite. Son usage dans une zone urbaine densément peuplée comme Gaza constitueraient un crime de guerre supplémentaire.
➡️ Dès 2008, Israël avait été accusée de «crimes de guerre» par Amnesty International après l’utilisation de bombes au phosphore blanc à Gaza. En 2022, les autorités ukrainiennes avaient dénoncé l’usage de ces bombes par la Russie, parlant de crime contre l’humanité. En 2004, l’armée des USA utilisait du phosphore blanc en Irak, sur la ville de Falloudja, ainsi que des bombes thermobariques et des munitions à l’uranium appauvri. Le journal La Croix rapportait en mars 2023, près de 20 ans après ces tirs, l’explosion des cas de cancer dans la ville, où un enfant sur cinq naît encore aujourd’hui avec des malformations congénitales.