Vous avez apprécié l’accusation d’«islamo-gauchisme» ? Vous avez aimé celle d’«éco-terrorisme» ? Alors vous allez adorer l’islamo-gaucho-éco-terrorisme ! Une nouvelle appellation qui vient de sortir.
L’écologiste suédoise Greta Thunberg a publié vendredi 20 octobre sur les réseaux sociaux une photo d’elle et de plusieurs camarades pour soutenir la Palestine, avec cette légende : «aujourd’hui, nous faisons grève en solidarité avec la Palestine et Gaza. Le monde doit s’exprimer et appeler à un cessez-le-feu immédiat, à la justice et à la liberté pour les Palestiniens et tous les civils concernés.»
Un message pour la paix, qui devrait en principe mettre tout le monde d’accord. Mais l’armée israélienne n’est pas de cet avis. Arye Sharuz Shalicar, le porte-parole de Tsahal a osé : «Quiconque s’identifie à GretaThunberg de quelque façon que ce soit est un soutien du terrorisme».
On commence à connaître la chanson. Ne pas se ranger intégralement derrière une armée coloniale qui tue des civils est quasiment un acte terroriste. Au passage, Greta Thunberg a aussi été traitée «d’antisémite» par les supporters d’Israël. Mais il faut croire que ces anathèmes ne marchent plus. En 24 heures, la publication de la jeune écologiste avait recueilli plus de 179.000 «j’aime» et avait été partagée 42.000 fois. Ce qui fait, reconnaissons-le, énormément de terroristes à éliminer.
Le porte-parole militaire a donc dû rétro-pédaler dans les médias après s’être emporté : «J’ai parlé avec un profond sentiment de douleur et mes paroles ne reflètent pas mes opinions personnelles ou celles de Tsahal».
Cette sortie de route aura rappelé à quel point le mot «terroriste» n’a plus aucun sens, puisqu’il suffit désormais de brandir une pancarte pour être considéré comme tel. La militante suédoise a en tout cas réussi un super-combo en attirant la haine des réactionnaires de tous poils et en cumulant les attaques du camp du bien à la fois pour son engagement pour le climat et son engagement pour la paix. Bravo à elle !
