Un tract menace de mort les habitants de Gaza


Depuis le début des bombardements israéliens sur Gaza, l’aviation envoie des tracts pour exiger que la population évacue la zone où elle habite. Ce samedi 21 octobre, des habitants ont photographié et diffusé les tracts qu’ils ont ramassé.


Ces prospectus rouges portent le logo de l’armée israélienne et la mention «Attention urgent» en arabe. Nous avons fait traduire le texte par un lecteur arabophone, et il s’agit de menaces de mort pures et simples contre les civils.

Voilà ce qui est écrit : «Votre présence au nord du Wadi Gaza met votre vie en danger grave et imminent». Wadi est un cours d’eau situé au centre de la bande de Gaza. C’est la limite fixée par l’armée israélienne : tout le nord du Wadi doit être entièrement vidé de ses habitants, ce qui est impossible. La ville de Gaza city représente 700.000 habitants. À titre de comparaison, ce serait comme exiger que la ville de Lyon soit intégralement vidée jusqu’à son dernier habitant en quelques jours, bébés comme vieillards, hôpitaux comme écoles.

Un encadré noir comporte ce texte : «Quiconque n’évacue pas Gaza vers le sud sera considéré comme complice du terrorisme». Ce tract prépare l’invasion terrestre de Gaza, durant laquelle les troupes israéliennes au sol comptent tirer sur tout ce qui bouge.

Sachant que des dizaines de milliers de gazaouis sont encore dans cette zone car ils n’ont nulle part ou aller, craignent de fuir de peur d’être bombardés car même des convois de civils ont été frappés, ou refusent de quitter leur domicile avec le risque de ne plus jamais pouvoir revenir, ce tract sonne comme une condamnation à mort. Il reste également des hôpitaux impossible à évacuer au nord de Gaza. Estimer que tout être humain dans une zone donnée est «complice du terrorisme» et peut donc être tué par sa seule présence est un crime de guerre.

Avec tout le cynisme qui caractérise l’armée coloniale, il s’agit de couvrir de futurs massacres en disant «on avait prévenu, ils l’ont bien mérité».

Par ailleurs, l’armée israélienne annonce ce samedi soir qu’elle compte «augmenter» ses bombardements sur Gaza, en vue de l’offensive terrestre.

Dans l’enclave palestinienne, les enfants se sont mis à écrire noms et prénoms sur leurs mains afin de faciliter leur identification en cas de décès. Un enfant palestinien qui est tué toutes les 15 minutes en moyenne à Gaza depuis le 7 octobre.

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