800 chercheurs alertent sur “un possible génocide” à Gaza


Ce jeudi 26 octobre, 7.028 personnes, dont 2.913 enfants, ont déjà été tuées par l’armée israélienne à Gaza, et 18.484 autres personnes ont été blessées. Des milliers de tonnes de bombes sont déversées sur une zone densément peuplée et assiégée, et l’État israélien prépare une attaque terrestre encore bien plus meurtrière.


???? 800 chercheurs et chercheuses spécialistes du droit international et des génocides sonnent l’alerte : «Nous sommes contraints de tirer la sonnette d’alarme au sujet d’un possible génocide de palestiniens dans la bande de Gaza perpétré par les forces israéliennes».

Voici des extraits de leur appel : «Les conseillers de l’ONU ont noté que des Israéliens avaient diffusé des messages déshumanisants pour les Palestiniens et appelant au meurtre de membres de ce groupe, et ont réitéré que l’incitation à commettre des atrocités criminelles est interdite par le droit international.

Le ministre israélien de la Défense a ordonné un «siège complet» de la bande de Gaza, interdisant la fourniture de carburant, d’électricité, d’eau et d’autres produits de première nécessité. Cette terminologie elle-même indique une intensification d’un siège déjà illégal et potentiellement génocidaire jusqu’à un assaut purement destructeur. […]

Les autorités israéliennes ont ordonné à plus de 1,1 million de Palestiniens […] de quitter leurs foyers et de fuir vers le sud de Gaza dans les 24 heures, sachant que cela serait pratiquement impossible pour beaucoup. Les Palestiniens qui ont commencé à évacuer vers le sud ont rapporté que des civils et des ambulances avaient été pris pour cible et touchés par des frappes aériennes israéliennes sur la ‘route sûre’ désignée. […]

Les déclarations des responsables israéliens depuis le 7 octobre 2023 suggèrent qu’au-delà des meurtres et des restrictions des conditions de vie élémentaires, il existe également des indications selon lesquelles les attaques israéliennes sont menées avec une intention potentiellement génocidaire. Le langage utilisé par les personnalités politiques et militaires israéliennes semble reproduire la rhétorique et les tropes associés au génocide et à l’incitation au génocide.»

???? «Aucun endroit n’est sûr à Gaza» répète de son côté un communiqué de l’ONU ce 26 octobre. «Lorsque les routes d’évacuation sont bombardées, lorsque les gens au nord comme au sud sont pris dans les hostilités, lorsque les éléments essentiels à la survie font défaut, et lorsqu’il n’y a aucune garantie de retour, les gens ne sont laissés qu’avec des choix impossibles».

???? Le président brésilien Lula, à la tête de la plus grande puissance d’Amérique Latine, a également déclaré le 25 octobre : «ce n’est pas une guerre c’est un génocide».

Nous faisons le choix de ne pas les diffuser sur notre média, mais des dizaines et des dizaines de vidéos et de photos d’enfants gravement blessés, morts, démembrés par les bombardements israéliens, circulent en ligne. D’autres enfants hospitalisés sont filmés tremblant de tout leur corps, les yeux hagards, traumatisés à vie après deux semaines de frappes incessantes. Des images horrifiantes, accessibles à tous, mais dont les chaînes de télévision occidentales ne se font jamais l’écho.

???? Il n’y a pas d’excuse : nous sommes informés en direct d’un nettoyage ethnique, revendiqué par ses propres auteurs. L’histoire retiendra pour toujours notre rôle aujourd’hui : celui des complices, dans les médias et la classe politique française, et celui des justes. Se taire, c’est être complice.

Faire un don à Contre Attaque pour financer nos articles en accès libre.

Pour ne rien manquer de nos publications, suivez-nous sur nos réseaux



4 réflexions au sujet de « 800 chercheurs alertent sur “un possible génocide” à Gaza »

  1. Pour Rima Hassan, juriste et fondatrice de l’Observatoire des camps de réfugiés (https://o-cr.org/), ce qui se passe à Gaza est un « carnage », qui relève d’une logique de « génocide » de la part de l’État hébreu. Mais au-delà des morts, c’est tout ce qui entoure cette offensive qui caractérise le génocide : le fait de ne pas laisser de passages sûrs accessibles aux civils pour pouvoir fuir les combat, d’empêcher les humanitaires de passer, de ne pas prévenir les lieux qu’on cible, le fait de couper l’eau, l’accès à la nourriture et au carburant, le blackout… En coupant toutes les communications, les autorités israéliennes veulent minimiser l’écho international de ce qui s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi à Gaza. On fait tout pour concentrer une population sur un même espace, et précisément au moment où une résolution est adoptée à la majorité à l’ONU en faveur d’un cessez-le feu, on intensifie les bombardements, tout en bloquant tous les canaux de communication : tout est mobilisé pour que les dégâts soient maximaux. Il s’agit ni plus ni moins d’une extermination planifiée. Quant aux médias israéliens, les propos tenus sont sans ambiguïté : « incinération totale », « Gaza doit revenir à Dresde », « annihiler Gaza maintenant », etc. Voilà ce qu’a pu dire jeudi Moshe Feiglinun, ancien membre de la Knesset, sur un plateau télé (https://twitter.com/claudeelkhal/status/1717564593428402426?s=46).

Laisser un commentaire