Rassemblement devant le Conseil d’État à Paris ce vendredi 27 octobre à partir de midi
Le 21 juin dernier, après avoir réprimé dans le sang la mobilisation de Sainte-Soline, le gouvernement enfonçait le clou en prononçant la dissolution des Soulèvements de la Terre. C’était une offensive inédite : pour la première fois, les autorités utilisaient cette procédure d’exception contre une immense coalition écologiste réunissant des centaines de collectifs et des dizaines de milliers de membres.
Vendredi 11 août, le Conseil d’État suspendait la dissolution des Soulèvements de la Terre suite à une intense mobilisation et le soutien de plus de 150.000 personnes. Pour les magistrats, il existait des «doutes sérieux» quant à la légalité de la procédure. Mais ce n’était qu’une suspension provisoire avant de trancher sur les arguments de fond.
L’audience cruciale qui doit statuer aura lieu ce vendredi 27 octobre à 14h. «Cela va évidemment être un moment majeur pour l’histoire du mouvement et une audience particulièrement emblématique pour l’avenir des libertés publiques et politiques» écrivent Les Soulèvement de la Terre.
L’audience aura lieu «devant la section du contentieux, une section du Conseil d’État» qui réunit pas moins de 15 juges et «où sont jugées les affaires qui présentent une importance remarquable».
Car les Soulèvements de la terre ne seront pas seuls. Cette audience doit se prononcer sur d’autres dissolutions médiatiques décidées par le gouvernement ! Celle du groupe antifasciste lyonnais la GALE, de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), mais aussi de l’Alvarium, une organisation néo-fasciste basée à Angers. La mise en scène est aussi malsaine que claire : juger ensemble différents «épouvantails» agités par le pouvoir. Des associations anti-racistes aux écologistes tout en incluant une bande de néo-nazis, histoire de donner le change.
Les Soulèvements de la Terre révèlent que le rapporteur public, le magistrat qui propose une décision dans ce genre de procès, a annoncé «qu’il se prononcerait en faveur» des dissolutions.
«En ce qui concerne les Soulèvements de la Terre, rien ne justifierait matériellement une décision qui irait à rebours de celle prise en août. Aucun fait tangible nouveau n’a pu être apporté par le ministère de l’Intérieur dans ses écrits» écrit le mouvement.
Si ce choix était confirmé, ce serait gravissime et historique. Et pas seulement pour les luttes sociales et écologistes. Si la justice valide ce tir groupé contre plusieurs associations et collectifs, c’est une attaque sans précédent contre les libertés fondamentales de s’exprimer, de s’organiser, de manifester. Demain, toute structure collective pourrait être à son tour dissoute ! Cela créerait un précédent inédit.
Des milliers de personnes, ainsi que des organisations syndicales, politiques et environnementales se sont portées co-requérantes contre la dissolution des Soulèvements de la Terre, affirmant ainsi le caractère composite, massif, multiple et indissoluble du mouvement. Il existe aussi plus de 200 comités locaux des Soulèvements de la Terre. La justice va-t-elle dissoudre tout ce monde ?
Un soutien large sera nécessaire vendredi et les jours suivants, quelle que soit la décision prise ce vendredi par le Conseil d’État.
L’analyse complète des Soulèvements de la Terre ici : https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/dissolution-audience-a-risque-pour-les-libertes-publiques-au-conseil-d-etat