France, Allemagne, USA : nos gouvernants nous emmènent vers la guerre


Dimanche 29 octobre au soir, Boris Pistorius, le ministre allemand allemand de la Défense, donnait une interview à la chaîne Allemande ZDF. Sans détour, ce ministre socialiste a déclaré : «Nous devons nous habituer à nouveau à l’idée qu’il pourrait y avoir une menace de guerre en Europe. Et cela signifie : nous devons nous préparer à la guerre. Nous devons être sur la défensive. Et préparer l’armée allemande et la société à cela».


Portrait de Boris Pistorius et sa citation : «Nous devons nous habituer à nouveau à l'idée qu'il pourrait y avoir une menace de guerre en Europe. Et cela signifie : nous devons nous préparer à la guerre. Nous devons être sur la défensive. Et préparer l'armée allemande et la société à cela»

Le ministre estime que le conflit au Moyen-Orient et l’opération militaire russe en Ukraine auront des impacts sur la société allemande. En effet, sur ces deux conflits, plutôt que d’amorcer une désescalade, les pays européens font tout pour pousser à la guerre maximale, en apportant un soutien «inconditionnel» à certains belligérants. «L’Europe de la paix» telle qu’elle était promise après la seconde guerre mondiale semble loin.

En février 2022, le gouvernement allemand débloquait un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour réarmer massivement l’Allemagne. «L’Allemagne aura bientôt la plus grande armée conventionnelle d’Europe dans le cadre de l’OTAN», affirmait le chancelier allemand M. Scholz en mai 2022. Un symbole inquiétant, puisque l’Allemagne s’était globalement désarmée après la chute du nazisme, suite aux deux pires guerres jamais déclenchées par l’humanité.

Il y a un an, l’Allemagne annonçait le lancement d’un projet de bouclier antimissile européen par l’achat en commun de matériels allemand, américain et israélien. En septembre, Israël signait avec l’Allemagne un contrat de 3,5 milliards de dollars, le plus gros de son histoire avec ce pays. En avril dernier, le ministre allemand Boris Pistorius prônait des frappes ukrainiennes sur le territoire russe, «une tactique acceptable» selon lui, au risque de déclencher une guerre mondiale.

En septembre, le ministre des armées français, Sébastien Lecornu recevait Boris Pistorius en France «pour relancer un projet franco-allemand de char de combat». Car la France se militarise aussi massivement et se prépare à la guerre.

Mardi 27 juin, Macron annonçait la construction d’un hôpital militaire à Marseille pour «préparer la France à une éventuelle guerre de haute intensité». «Cet hôpital de nouvelle génération devra répondre aux besoins que nos armées auront pour les décennies à venir, il sera un véritable outil de défense pour pouvoir mieux nous engager aux combats et mieux recevoir nos blessés». Macron semble saliver à l’idée d’un conflit militaire.

À travers cette annonce, le président français envisage selon ses propres mots une «guerre de haute intensité» en France à court ou moyen terme, comme le ministre allemand. On se souvient qu’en mars dernier, il parlait déjà de faire basculer le pays dans une «économie de guerre» et s’était adressé aux industriels de l’armement pour les inciter à une «prise de risque accrue» en matière de ventes d’armes. Il appelait les marchands de canons à «produire davantage et plus rapidement, également pour préparer l’armée française en cas de conflit majeur» et d’être «encore plus agressifs sur la conquête de nouveaux clients export».

En janvier, le gouvernement débloquait 413 milliards d’euros pour l’armée, une somme colossale et inédite visant à militariser la France comme jamais depuis la seconde guerre mondiale. En parallèle, le Service National Universel, un grand programme coûtant des milliards d’euros, est lancé pour embrigader les lycéen-nes dans l’idéologie militariste.

Côté États-Unis, le complexe militaro-industriel se porte aussi très bien. Le président Biden compte débloquer 61,4 milliards de dollars – dont 30 milliards dépensés en armement – pour l’Ukraine et 14,3 milliards – dont 10,6 milliards en armement – pour Israël. Des sommes destinées à alimenter l’escalade meurtrière autour de la planète plutôt que de trouver des compromis diplomatiques.

Profitant de l’opération génocidaire menée par Israël à Gaza, les Etats-Unis renforcent leur présence militaire au Proche-Orient : avions de guerre et porte-avions en Méditerranée, envoi massifs de munitions… Ils ont même dépêché des conseillers militaires en Israël. C’est donc l’état-major US qui pilote directement les crimes de guerre israéliens et se trouve face aux grandes puissances musulmanes de la région.

Pire, les Etats-Unis ne cessent de menacer l’Iran, grande puissance militaire qui agite de son côté la possibilité de riposter à l’attaque israélienne. L’administration Biden promet qu’elle «agira» en cas d’attaques contre leurs intérêts et contre Israël.

Les USA affirment n’avoir posé «aucune ligne rouge» au gouvernement israélien dans son agression militaire contre le peuple palestinien. La diplomatie russe, qui intervient peu pour le moment, critique «le renforcement militaire américain en cours au Proche-Orient». La première puissance mondiale chercherait à provoquer un conflit mondial qu’elle ne s’y prendrait pas autrement.

Et que dire de la proposition de Macron de créer une «coalition internationale contre le Hamas» ? Elle constituerait la première étape d’une guerre mondiale entre l’occident et le monde arabe, entraînant une cascade de conséquences incalculables. Nos dirigeants sont des enfants gâtés qui jouent aux allumettes sur un baril de poudre.

Les régimes occidentaux sont à bout de souffle, ils traversent une crise de légitimité totale. Dans tous les pays, la crise sociale s’aggrave, elle se combine déjà avec une crise écologique majeure et une crise économique qui pourrait prendre des proportions hors normes. Le capitalisme en crise a toujours trouvé le même chemin pour se régénérer : l’autoritarisme et la guerre. Et ce sont toujours les peuples qui en paient l’addition, au prix de souffrances inouïes que nous avons trop vite oubliées. Nos pays ont pourtant été ravagés par des guerres atroces qu’ont vécu nos grand-parents et arrière-grand-parents.


Pour enrayer la marche funèbre dans laquelle nous emmènent nos dirigeants, un large front international pour la paix et la démilitarisation est vital. L’humanité tirera-t-elle enfin des leçons de son histoire ?


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