Paroles de génocidaire


«Après avoir transformé Khan Younès [une ville du sud de Gaza] en terrain de football, nous devons profiter de la destruction pour dire aux [autres] pays que chacun d’entre eux doit prendre un quota… Nous avons besoin que les 2 millions partent. C’est la solution pour Gaza.»


Ayelet Shaked pose tout sourire avec Manuel Valls, le 11 septembre 2017, dans le cadre d'une conférence sur le terrorisme.

Voilà les mots de la politicienne Ayelet Shaked sur la Chaîne israélienne Channel 13 il y a deux jours. Selon elle, les autres pays devraient définitivement accueillir «20.000 ou 50.000 Palestiniens de Gaza» afin de vider la zone de ses habitants.

Ayelet Shaked n’est pas juste une illuminée. Elle a été élue députée d’un parti d’extrême droite dès 2013, puis nommée ministre de la Justice de 2015 à 2019 par Netanyahou lui-même, avant de fonder un parti encore plus proche du fascisme et d’être nommée ministre de l’Intérieur entre 2021 et 2022. Voilà l’état d’esprit des plus hauts responsables des institutions israéliennes depuis des années.

Dans le même registre, Giora Eiland, général israélien, a déclaré après le 7 octobre : «Nous visons à créer les conditions pour que la vie à Gaza devienne insoutenable», «Gaza deviendra un endroit où aucun être humain ne peut exister. Nous menons une guerre existentielle» et «Il n’y a rien à craindre de la pression internationale».

Eliyahu Yossian, un ancien officier militaire et formateur israélien a dit à la télévision : «Il n’y a pas de population à Gaza, il y a 2,5 millions de terroristes. Il est inutile de leur envoyer des missiles d’avertissement».

On se demande pourquoi les médias français continuent à nier l’apartheid israélien et les visées génocidaires de ses dirigeants : ils l’expriment explicitement, l’annoncent, les souhaitent. Par une opération de déni du réel, nos médias ne se contentent pas de soutenir Israël, ils nient les propos et les idées pourtant assumées par les leaders israéliens eux-mêmes depuis des années ! En France, rapporter les mots de ces dirigeants équivaut déjà à être suspect.

En 2015, Ayelet Shaked publiait déjà sur Facebook : «Le peuple palestinien tout entier est l’ennemi» et justifiait sa mort «y compris ses personnes âgées et ses femmes, ses villes et ses villages, ses biens et ses infrastructures». Elle estimait que les mères palestiniennes donnent vie à des «serpents».

Avis à ceux qui découvrent la Palestine depuis le 7 octobre et qui justifient les actes d’Israël par un pseudo droit à se défendre : cela fait des décennies qu’un peuple entier subit les logiques suprémacistes, coloniales et meurtrières d’un État qui ne s’en cache même pas.

En 2014, la même élue écrivait : «Qu’y a-t-il de si horrible à comprendre que le peuple palestinien tout entier est l’ennemi ? […] Toute courageuse “Mère-Jihad” qui envoie son fils en enfer devrait savoir qu’elle l’accompagne, ainsi que la maison et tout ce qu’elle contient» ou encore «Derrière chaque terroriste se cachent des dizaines d’hommes et de femmes, sans lesquels il ne pourrait pas se livrer au terrorisme. Ce sont tous des combattants ennemis, et leur sang sera sur toutes leurs têtes.»

Lorsqu’elle était au gouvernement, elle s’est attaquée aux ONG de défense des droits de l’homme et a réduit leurs financements. Elle est mariée à un pilote de chasse de l’armée, qui bombarde probablement Gaza ces derniers jours.

Sur la photo, elle pose tout sourire avec Manuel Valls, le 11 septembre 2017, dans le cadre d’une conférence sur le terrorisme.

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