Gloire à Élisabeth Borne

Rarement un gouvernement et ses médias n’auront autant détruit le sens des mots. Tout est systématiquement inversé. «L’État de droit» sert à justifier des éborgnements d’adolescents, la «République» est devenue un synonyme de néofascisme et «l’arc républicain» n’est qu’une alliance entre Macron et Le Pen. Les grèves sont des «prises d’otages» et les écolos des «terroristes». Ces gens ont même répété que le 49.3, procédure anti-démocratique par définition, faisait partie du «processus démocratique», et ont interdit des manifestations au nom de la «liberté».

Pourtant, France Info s’est surpassée ce mardi 9 janvier. Dans un article élogieux sur Élisabeth Borne, le média de service public a réussi à titrer : «les syndicats rendent hommages à Élisabeth Borne avec laquelle ”on discute du fond des sujets”». Dans l’article, France Info va plus loin : «rarement les organisations syndicales ont été aussi élogieuses» avec un Premier Ministre.

On pensait naïvement que Borne était l’une des chef de gouvernement les plus détestées de l’histoire, mais France Info nous révèle une vérité alternative. De tels mensonges à la télévision russe ou dans les colonnes d’un journal de Corée du Nord feraient rire la planète entière. Mais en France, ça passe.

Présenter Borne comme une amie du dialogue social et des syndicats est en effet risible : c’est littéralement la chef de gouvernement qui a le plus méprisé et ignoré les syndicats et le monde du travail depuis des décennies. Elle a carrément imposé une réforme des retraites rejetée par 90% des travailleur-ses et contestée par tous les syndicats, malgré 3 millions de personnes dans la rue, en passant en force. Même la CFDT, le syndicat pro-gouvernemental par excellence, était outré d’un tel autoritarisme.

En lisant l’article de France Info, on se rend compte que ce qui est nommé «les organisations syndicales», c’est en fait le patron de la CFE-CGC, un syndicat de cadres, qui parle en son nom, tout seul, sans aucun autre témoignage. Le titre est tellement manipulatoire qu’il s’agit sans doute d’une provocation délibérée de la rédaction pour humilier leur audience.

La directrice de Radio France est Sibyle Veil, une énarque proche d’Emmanuel Macron, qui a récemment nommé Adèle Van Reeth à la tête de France Inter. Cette dernière, passée par les cercles parisiens de Frédéric Begbeider et de Laurent Ruquier, aide désormais Sibyle Veil à faire le ménage sur les antennes de la radio publique.

Adèle Van Reeth est en couple avec Raphaël Enthoven, faux philosophe et vrai propagandiste macroniste, dévoré par la haine de la gauche et tellement pro-israélien qu’il déclarait en octobre dernier à la télévision que la mort des civils palestiniens n’avait pas la même valeur que celle des israéliens. Il avait aussi dit en 2022 qu’il préférerait voter Le Pen que Mélenchon.

Depuis son arrivée, le nombre d’invités d’extrême droite a explosé et des émissions trop critiques à l’égard du pouvoir ont été déprogrammées de France Inter. La radio France Info suit la même direction et diffuse des programmes outrancièrement mensongers ces derniers mois, en particulier en faveur d’Israël, de la police et de militants fascistes.


Les grands médias, qu’ils soient privés ou contrôlés par l’État, sont des organes de propagande de plus en plus toxiques. Soutenez l’antidote : les médias indépendants !


Faire un don à Contre Attaque pour financer nos articles en accès libre.

Pour ne rien manquer de nos publications, suivez-nous sur nos réseaux



2 réflexions au sujet de « Gloire à Élisabeth Borne »

  1. La grande bourgeoisie n’est que valeur économique, sa violence et ses mensonges sont le socle de ses actions. La petite bourgeoisie ne fait que lecher la violence de sa grande sœur dans l’espoir de recevoir sa caresse. Pour les pauvres, les valeurs d’humanité sont multiples mais leur classe sociale ne fait que subir la division et les coups.

Laisser un commentaire