Gaza : les tombes juives préservées, les cimetières palestiniens détruits par Israël


Le respect des défunts et des sépultures est un signe de civilisation. À Gaza, des tombes juives, chrétiennes et musulmanes cohabitent depuis des décennies. Leur traitement interroge : qui sont les «barbares» et les «terroristes» ? Qui déshumanise qui ? Qui veut faire disparaître un peuple, y compris après sa mort ? Ces informations ne sont pas traitées par les médias français, mais par la presse anglo-saxonne :


Quand des palestiniens protègent des tombes de toutes confessions…

Dans un article de la BBC paru le 25 janvier 2023, les journalistes rapportent l’histoire d’un cimetière méconnu à Gaza : celui où reposent des soldats tués au cours des deux guerres mondiales sur ce territoire. En effet, ces conflits ont aussi eu lieu en Palestine, et des soldats de toutes les confessions y sont tombés.

Les journalistes décrivent «un espace vert inhabituel dans ce territoire surpeuplé, durement touché par le conflit israélo-palestinien» avec des lignes soigneusement ordonnées de pierres tombales blanches, d’herbe tondue et de bordures fleuries».

Cet entretien du cimetière est assuré par des travailleurs de Gaza, «tous issus de familles où ce métier s’est transmis de génération en génération». Et rencontre une famille de réfugiés, qui vit à Gaza après avoir été chassé de ses terres par les israéliens en 1948. L’un des fils, Ibrahim Jaradah, 32 ans, est le jardinier en chef de ce cimetière et vit sur le site.

Le lieu comprend des tombes de 3691 soldats de différentes nationalités : Britanniques, Australiens, Turcs, polonais ou français. «Les simples pierres tombales indiquent généralement les noms des morts, leur grade, leur régiment, la date de leur décès et leur âge. Il y a des chrétiens, des juifs, des musulmans et des hindous qui sont chacun enterrés avec d’autres de leur foi».

Ces palestiniens n’ont aucun ressentiment et veillent sur ces sépultures de toutes les confessions. Ils les réparent également après chaque bombardement israélien, qui ont parfois endommagé «près de 300 pierres tombales qui ont dû être remplacées», et cela malgré le blocus, les privations, le manque de moyens.

«Chaque fois que nous revenons, nous devons remettre les choses telles qu’elles étaient dans le passé» explique Ibrahim à la BBC, «Nous travaillons dans une situation pleine de défis». Où sont Ibrahim et sa famille actuellement ? Sans toit, sans nourriture, sous un déluge de feu lancé par une armée décidée à éradiquer les palestiniens ? Sont-ils morts sous les bombes ?

…L’armée israélienne rase les cimetières gazaouis

Cet autre article paru dans le New York Times le 14 décembre 2023 montre comment l’armée israélienne traite, de son côté, les sépultures palestiniennes.

Les journalistes ont analysé des images satellite et des vidéos qui montrent que plusieurs cimetières de Gaza ont été délibérément rasés par les forces israéliennes.

«Le droit des conflits armés considère la destruction intentionnelle de sites religieux sans nécessité militaire comme un possible crime de guerre» précise le journal new-yorkais, qui ajoute «qu’au moins six cimetières» ont été détruits lors de l’avancée israélienne dans le nord de la bande de Gaza.

Par exemple : «Une image satellite prise dimanche montre des véhicules blindés et des fortifications en terre sur des tombes intactes quelques jours plus tôt». D’autres vidéos montrent des engins de chantier dévaster les cimetières, retourner la terre et exhumer ce que l’on devine être des restes humains.


Une logique cohérente avec les discours génocidaires de l’État israélien : faire disparaître le peuple de Gaza et effacer jusqu’à son souvenir même. L’armée coloniale a également détruit ces dernières semaines des vestiges archéologiques, pulvérisé des bâtiments contenant des archives historiques, détruit les bâtiments administratifs. Tout cela n’a rien à voir avec la prétendue «riposte anti-terroriste» : il s’agit d’outrager les ancêtres, de dynamiter la mémoire, d’effacer un peuple et son histoire.

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Une réflexion au sujet de « Gaza : les tombes juives préservées, les cimetières palestiniens détruits par Israël »

  1. Assassiner les femmes, les violer (comme le préconise Eyal Karim), c’est effacer et diluer la mémoire jusqu’à sa complète disparition.
    Assassiner les enfants, c’est empêcher le futur de ce réaliser.
    Détruire les sites archéologiques on l’a vu pour les bouddhas géants de Bâmiyân détruits par les talibans, c’est effacer le passé.
    Détruire les université, c’es empêcher l’instruction, et donc interdire le développement culturel et intellectuel.
    Comment les instances internationales peuvent-elles encore hésiter sur l’intention clairement génocidaire de l’administration d’xtr.drt. xénophobe de Netanyahou.

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