Durant le génocide commis contre les Tutsi au Rwanda en 1994, un média a été l’instrument du crime de masse : la tristement célèbre «Radio télévision libre des Mille Collines». Elle diffusait en permanence, avant le début du génocide, des appels à la violence et répandait des propos et des chansons racistes contre les Tutsi. Après avoir préparé les esprits, elle appelait à «tuer les cafards» durant le génocide et indiquait les endroits où les Tutsi ce cachaient.
Plusieurs membres de ce média ont été jugés par le Tribunal Pénal International et condamnés en 2003 pour génocide et incitation au génocide, à des peines de 30 à 35 ans de prison. Une animatrice a été condamnée à perpétuité pour «planification de génocide» et un autre est mort en prison.
Lors du procès de Nuremberg suite au génocide des juifs par les nazis, Julius Streicher, propagandiste violemment antisémite et ancien directeur d’un grand journal nazi qui appelait sans cesse à la haine contre les juifs, a été exécuté. Par sa propagande haineuse dans la presse, les juges ont considéré qu’il avait activement participé au génocide.
Depuis 4 mois, des appels à «effacer» ou à exterminer les palestiniens, à raser Gaza et autres propos affirmant qu’aucun palestinien n’est innocent sont diffusés régulièrement dans les médias israéliens mais aussi en France. Notamment sur la chaîne I24 appartenant à Patrick Drahi, ainsi que sur Cnews de Bolloré. Diffuser de tels propos n’est pas un jeu, ni de la « liberté d’expression ». C’est un appel à la haine.
Dans un contexte où la Cour de Justice Internationale estime officiellement «plausible» un génocide contre Gaza, et alors que d’innombrables images et témoignages atroces documentent précisément l’opération de nettoyage ethnique commise contre 2,4 millions d’êtres humains, ces médias sont les acteurs indirects d’un crime de masse qui restera gravé dans l’histoire.
3 réflexions au sujet de « Médias : des paroles génocidaires »
Et c’est à nous de faire un devoir de mémoire perpétuel…