Les militant-es de Extinction Rebellion Lyon et Youth for Climate Lyon effectuent un contrôle citoyen
L’eau de pluie n’est plus potable annonçait une étude de l’agence des États-Unis pour l’environnement en août 2022. Les taux de PFAS – une gamme de produits chimiques utilisés massivement dans l’industrie et qualifiés de produits chimiques «éternels» – sont 14 fois plus élevés que les recommandations de l’EPA, l’agence de protection de l’environnement américaine, dans des gouttes de pluie. Y compris dans l’eau de pluie mesurée en Antarctique et sur les sommets de l’Himalaya, en principe éloignés de l’activité humaine et de sa pollution. Les PFAS se désintègrent de façon très lente et sont utilisés dans les emballages, les shampoings ou le maquillage. Ils sont désormais présents en quantité dans l’air, et donc aussi dans l’eau. Les PFAS ne sont toujours pas interdits à la vente dans de nombreux pays, dont la France. L’industrie a rendu dangereux un bien commun vital et universel.
Parmi les grandes entreprises qui empoisonnent la planète avec ces polluants éternels, la firme Arkema, dont le siège se situe à Pierre-Bénite, au Sud de Lyon.
Samedi 2 Mars, plus de 400 militant-es d’Extinction Rebellion Lyon et de Youth for Climate Lyon se sont rendu.es sur le site pour pointer les infrastructures responsables de la mise en danger de l’environnement et de la santé humaine.
«Alors que le site industriel est au cœur du problème de la contamination aux PFAS de l’eau, de l’air et des sols du Sud Lyonnais, les militant.es exigent la dépollution des zones impactées, l’application réelle du principe de précaution, et la réparation du préjudice subi par les salarié.es, habitant.es et paysan.nes» expliquent les participant.e.s.
Après avoir fait tomber les grilles, plusieurs actions spectaculaires ont été menées sur la zone : peintures immenses en hauteur, désarmement, banderoles déployées, tags, détournement du logo visible de la route, visite des locaux…
La pollution du Rhône aux PFAS dépasse les seuils réglementaires, pourtant Arkema continue à utiliser ces produits et compte même augmenter ses capacités de production de 50% dans les années à venir, grâce au soutien de l’État via le dispositif France Relance de Macron, qui a distribué 100 milliards d’euros d’argent public aux industriels.
Le même jour, une fresque a été réalisée sur les quais du Rhône, dans le centre de Lyon. On peut y voir un représentant d’Arkema versant des PFAS dans l’eau d’une mère allaitante, à côté d’une salariée de la DREAL se cachant les yeux avec les mains. Plus de 148.000 habitant.e.s boivent aujourd’hui de l’eau polluée aux PFAS, alors que la DREAL, service de la Préfecture de Région chargée de surveiller les installations, ne pose aucune limite sérieuse.
Malgré la complicité de l’État et le déploiement policier pour faire taire les mobilisations pour le vivant : les empoisonneurs, de Sainte-Soline à Lyon, qu’ils soient agro-industriels ou fabricants de produits chimiques, ne pourront plus continuer à polluer en toute discrétion.
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