Des manuels “éducatifs” encourageant les soldats israéliens à commettre un génocide

Ofir Livius est le directeur du Corps éducatif de Tsahal. Ce département des forces armées israéliennes s’est donné pour mission de former les soldats aux «droits civiques et à l’éthique militaire»… Comme si un régime colonial, fondé sur la spoliation et le sang, pouvait se placer en défenseur d’un quelconque ordre moral.

Dans une enquête du journal israélien Ha’Aretz, les journalistes Or Kashti et Gili Izikovich, révèlent que Ofir Livius a commandé et distribué des manuels “éducatifs” aux troupes israéliennes. Dans les manuels, des recueils de poèmes en hébreux datant de l’Antiquité qui appellent à détruire Gaza et à tuer ses habitants.

“Ô Gaza, nous mettrons le feu à tes murs et nous détruirons tes palais. […] Et si, dans le récit des souffrances de notre peuple, nous devions ajouter un nouveau paragraphe, tu éprouveras notre vengeance et paieras de chaque dent et de chaque cheveu. […] Nous briserons la nuque de chacun de tes enfants sur nos rochers. […] Nous noierons ton mal dans ton propre sang.” Ces vers font l’apologie de l’extermination d’un peuple sur fond de justifications religieuses, et servent à conditionner les soldats.

D’après l’article du courrier international le quotidien israélien explique que ces recueils de poésie, “publiés sous l’intitulé Hinneni [‘Me voici’], sont l’œuvre de Mashiv Haruach [‘Revivifier l’âme’]”, un groupe d’écrivains juifs israéliens dont les membres se sont donné pour mission d’établir “une continuité entre les textes hébreux d’exécration des Philistins et les conflits contemporains dans et autour de la bande de Gaza”.

Les philistins étaient une population composée d’égéens, d’anatoliens et de chypriotes d’après la plupart des chercheurs. On retrouve leur trace dans des sources égyptiennes au XIIème siècle avant Jésus Christ. Après des guerres avec les égyptiens, ils s’établissent sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaan, région qui représente l’actuelle bande de Gaza jusqu’à Jaffa. Dans le récit biblique, Canaan désigne la Terre promise aux Hébreux, par Dieu à Abraham. Les philistins qui vivent sur ce territoire sont alors considérés comme les ennemis mortels des Israélites.

L’affiliation historique entre philistins et gazaouis n’est pas due au hasard. L’extrême-droite israélienne cherche à libérer la barbarie génocidaire en mobilisant des affects qui puisent dans des écrits antiques et messianiques. Ce manuel “éducatif” vise à justifier l’effacement du peuple palestinien dans les rangs de Tsahal.


Depuis le 7 octobre, les discours des autorités israéliennes déshumanisent le peuple palestinien. Les génocidaires sont au pouvoir en Palestine occupée. La politique exterminatrice menée par le gouvernement fasciste de Netanyahou et l’État-major israélien n’est plus à démontrer.


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