Après le «karcher» de Sarkozy, «l’opération place nette» de Darmanin. Toujours le même recours à l’image méprisante d’un «nettoyage» contre des populations jugées indésirables.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement lance ces opérations dans de nombreuses villes françaises : des centaines de policiers et gendarmes envahissent un quartier ou une place et contrôlent tout le monde, dans l’espoir de faire un maximum d’interpellations et de trouver un peu de drogue.
À Nantes le 3 avril, c’est carrément une opération «Place nette XXL» qui a été lancée. 500 flics mobilisés avec la CRS 8, la compagnie de choc créée par Darmanin, dont une partie a été implantée dans une caserne de la ville. 6 endroits pris d’assaut. Et des dizaines d’arrestations. Les images étaient saisissantes : des chiens, des policiers lourdement armés avec des fusils d’assaut, des agents en civils qui enfilaient un brassard au dernier moment, et tout le monde contre le mur au niveau de Commerce, au cœur de Nantes, et dans plusieurs quartiers.
Ouest-France égrène le bilan : «187 personnes contrôlées, 21 véhicules placés en fourrière, six étrangers en situation irrégulière contrôlés» et les geôles du commissariat «remplies». Bienvenue dans l’État policier. Le tout organisé comme une grande campagne de communication, avec des journalistes et le préfet en personne qui donnait des interviews pendant les contrôles. Et ce n’est pas fini, celui-ci annonce que «place nette» va «durer dans le temps mais je ne peux évidemment pas vous dire combien, vous comprendrez pourquoi». Militarisation de l’espace public.
Et tout cela, toute cette débauche de moyens, cette impression d’état de siège, ces images effrayantes, pourquoi ? Pour “lutter contre les trafics de stupéfiants” titre la presse. La belle affaire.
La France est à la fois le pays le plus répressif en matière de législation anti-drogue et le pays où l’on consomme le plus de cannabis – sans même parler des drogues légales, consommées à haute dose, comme l’alcool et les anti-dépresseurs – . Preuve que la prohibition ne fonctionne pas.
Le même jour, l’Allemagne a légalisé le cannabis. À minuit, une foule de centaines d’allemands a fait «tournoyer dans les airs leurs premières volutes de fumée de cannabis légales» dans le centre de Berlin, rapporte le journal Le Monde. Une ambiance diamétralement opposée à celle de la France, où le gouvernement ne fonctionne que par la brutalité, tout le temps, sur tous les sujets.
L’Allemagne est ainsi le plus grand pays de l’Union Européenne qui légalise le cannabis, après Malte et le Luxembourg, et d’autres pays l’ont dépénalisé. En Allemagne, il sera possible de posséder 3 plants de cannabis chez soi, et des clubs non lucratifs pourront en vendre.
Un pays est allé encore plus loin : le Portugal. Ce pays était rongé par les drogues dures dans les années 1990 : près de 1% des Portugais étaient accros à l’héroïne et le pays avait le record de morts du SIDA liés à la drogue dans l’Union Européenne. Un fléau sanitaire. En 2000, le gouvernement a fait choisi de faire tout l’inverse de la répression : toutes les drogues ont été dépénalisées. Oui, toutes, y compris l’héroïne. Surprenant, mais efficace : deux décennies plus tard, c’est un succès. Lorsqu’une personne consommant de la drogue est contrôlée, on lui propose un suivi médical et social plutôt que de l’enfermer.
Aujourd’hui, le Portugal compte deux fois moins d’héroïnomanes qu’en 1999 et, surtout, le taux de décès liés à la drogue a chuté, il est cinq fois plus faible que la moyenne de l’Union Européenne. Quant au taux de nouvelles infections au VIH, il a été divisé par 18 en 11 ans.
En réalité, la logique hyper-répressive du gouvernement français est un jeu de dupe : elle sert en fait à maintenir une très forte répression dans les quartiers populaires et contre les personnes racisées. L’interdiction du cannabis est un prétexte pour que les policiers puissent contrôler, harceler, ou placer en garde à vue pour le moindre gramme de shit la jeunesse précarisée et non blanche.
Ce n’est pas tant la question de la drogue qui est en jeu, mais la possibilité de maintenir l’ordre et de forcer les pauvres à rester à leur place.
Enfin, la prohibition profite aux mafias. Comme dans les USA d’Al Capone, le fait d’interdire un produit ne le fait pas disparaître, il augmente son prix – quelque chose d’illégal est forcément plus cher, car il est plus difficile de s’en procurer – et enrichit les réseaux du crime organisé. Dépénaliser permettrait au contraire de vendre moins cher des produits dont la qualité serait suivie et contrôlée.
Alors pourquoi s’acharner dans des interdictions stupides et des «opérations Place Nette» ? Nous l’avons vu, pour durcir toujours plus le contrôle de populations déjà stigmatisées, mais aussi parce que les mafias ont toujours été les alliées des gouvernements autoritaires. Elles font régner l’ordre dans les zones qu’elles contrôlent, et peuvent par exemple s’opposer aux émeutes ou aux révoltes sociales, pour éviter que celles-ci n’attirent la police. Sans compter les liens parfois avérés entre flics ripoux et gros trafiquants.
2 réflexions au sujet de « “Opération place nette” : Répression XXL en France, légalisation en Allemagne »
Bonjour Contre Attaque, les États sont devenus des sociétés de nettoyages : nettoyage social , nettoyage Ethnique ect. De Sarkozy avec son Karcher jusqu’à Darmanin avec la drogue ou encore les bus qu’il remplit d’immmigrer pour mettre sous le tapis des JO l’image des pauvres que la France laisse crever sous la vitrine du sport washing. Exemple d’un bain de boue : du matin jusqu’au soir c’est le grand bain bouillonnant des mensonges avec la “Guerre Israël-Hamas”, alors que Léon Netanyahu pense nettoyage Ethnique et que la réalité ce n’est pas une guerre mais l’anéantissement du peuple Palestinien par un génocide. Alors oui nous sommes face au grand bain des mensonges dégueulasses des collabos (médias de masse) et des Léons nettoyeurs haute répression portant la marque de : Tyrans sanguinaires, milliardaires, grands bourgeois cossus et dictateurs assassins. Leur système de nettoyage c’est l’utilisation du mensonge pour légitimer la violence. La vérité c’est que ces nettoyages qui dure maintenant depuis plusieurs décennies provoquent aujourd’hui le déclin de l’humanité toute entière . Utiliser le mensonge comme produit nettoyant de la volience et dissimuler l’odeur des larmes, de la
sueur et de sang que porte
le pouvoir et l’agent… Voilà l’image des nettoyeurs de leur collabos et de leur nettoyage.