La nouvelle brigade de “Super CRS” expérimentée à Nantes !


Bientôt plus de policiers que d’habitants dans la Cité des Ducs


Nous en parlions il y a peu. En juillet, le ministère de l’Intérieur officialisait la création d’une unité spéciale au sein des CRS, disponible 24h sur 24 et 7 jours sur 7 : les FAR – Forces d’Action Rapide, également nommée CRS 8. Des super-flics, volontaires, chargés de mater la population, présentés comme capables de se déployer «en 15 minutes dans un rayon de 300 kilomètres» selon Darmanin, et composés de 200 agents sélectionnés, équipés de véhicules spéciaux capables de «traverser les barricades». À leur tête, un ancien béret vert des commandos marines. L’expérimentation est destinée à se généraliser si elle «démontre son utilité et son efficacité».

Justement, c’est la ville de Nantes qui est choisie comme laboratoire. L’unité est «dépêchée en urgence à Nantes, ce mercredi 4 août, sur ordre du directeur général de la police nationale», après que deux jeunes gens, âgés de 19 ans et 20 ans, ont été blessés par balles. Cette unité quadrille les cités nantaises dès ce soir avec ses fourgons spéciaux. Selon le Ministère de l’Intérieur, cette CRS 8 répond «à l’augmentation des manifestations violentes et des violences urbaines, notamment dans des villes moyennes qui ne connaissaient pas auparavant ce type de phénomènes». C’est le dernier outil de militarisation du maintien de l’ordre et de renforcement du contrôle. Nantes est au cœur des attentions du pouvoir : expulsion de la Maison du Peuple, plainte contre Nantes Révoltée, barbouzeries diverses et répression contre les cortèges

Il paraît évident que les phénomènes mafieux, communs à de nombreuses villes de France, sont utilisés comme prétexte pour tester cette unité dans les quartiers nantais. Des CRS n’ont de toute façon aucune prise sur des règlements de compte. En revanche, un CRS a abattu un jeune homme, Aboubacar, dans le quartier du Breil en juillet 2018. Une affaire toujours pas jugée.

Depuis une quinzaine d’années, Nantes est une ville laboratoire des nouvelles techniques de maintien de l’ordre, dans les banlieues comme contre les manifestations. Les effectifs de police y sont déjà extrêmement nombreux, et quasiment chaque année, ils sont augmentés. Une unité de CRS est même déjà spécialement implantée à Nantes depuis les mobilisations anti-aéroport, et le dernier préfet a créé une équipe d’enquêteur spéciale “ultra-gauche”.


Verra-t-on dès samedi ces “super-CRS” contre la manifestation ?


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