État voyou : la justice internationale accusée « d’antisémitisme »
La Cour pénale internationale a appelé dans un communiqué à la fin «immédiate» des «tentatives d’entraver, d’intimider ou d’influencer indûment ses responsables» après avoir annoncé la préparation de mandats d’arrêts contre les dirigeants israéliens, sans préciser clairement de qui émanaient ces menaces.
Le 28 avril, la presse anglo-saxonne révélait que «la Cour pénale internationale (CPI) était sur le point d’émettre des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et de hauts responsables israéliens à propos de la guerre à Gaza».
Selon le Jerusalem Post, les dirigeants visés seraient Benjamin Netanyahou qu’on ne présente plus, le Ministre de la Défense Yoav Gallant qui avait qualifié les palestiniens «d’animaux humains» ou encore déclaré dès le mois d’octobre : «Gaza ne reviendra pas à ce qu’elle était avant. Nous éliminerons tout» et «Nous avons aboli toutes les règles de la guerre, nos soldats n’assumeront aucune responsabilité, il n’y aura pas de tribunaux militaires». Et enfin le chef d’état major de l’armée israélienne Herzl Halevi, qui ferait aussi l’objet du mandat d’arrêt.
Le principal concerné, le Premier Ministre fasciste israélien a répondu : «Sous ma direction, Israël n’acceptera jamais aucune tentative de la Cour pénale internationale de La Haye de porter atteinte à son droit fondamental à se défendre». La «seule démocratie du Proche Orient», comme aiment le dire les soutiens d’Israël, n’a visiblement rien à faire du droit international. Pour éviter ce mandat d’arrêt, Netanyahou fait pression en multipliant les appels, notamment auprès de ses alliés aux États-Unis, indiquent plusieurs médias israéliens.
Le 30 avril, Netanyahou allait encore plus loin : «Nous entrerons à Rafah et nous ne nous soucions pas du tribunal de La Haye, le tribunal est antisémite».
Le 3 mai, la Cour pénale internationale (CPI) adresse officiellement une mise en garde aux «individus qui [la] menacent de représailles», et dénoncent publiquement une «atteinte à l’administration de la justice». La plus haute juridiction judiciaire prévient que son «indépendance et son impartialité sont toutefois mises à mal lorsque des individus menacent de prendre des mesures de représailles contre la Cour ou contre le personnel de la Cour». Quelles menaces ? Quelles représailles ? La Cour ne le dit pas. A-t-elle trop peur pour dévoiler clairement ce qu’elle subit ? C’est possible. En tout cas, c’est du jamais vu.
De leur côté, les États-Unis ont rappelé qu’ils «ne soutiennent pas l’enquête» contre Israël. «Nous considérons que cela n’est pas de leur ressort, et nous avons été très clairs à ce sujet», a-t-elle ajouté. Tout est fait, du côté de la première puissance, pour protéger l’État colonial. Y compris des menaces contre la justice ?
Nous avons donc sous les yeux un État qui commet des crimes de guerre et un possible génocide, qui affame une population, qui viole toutes les règles internationales et qui, en plus, menace la justice internationale. Des pays ont été attaqués et des dirigeants démis par l’occident pour beaucoup moins que cela. La Libye, l’Irak et bien d’autres ont été qualifiés «d’État voyou» ou «d’axe du mal» par les dirigeants de l’Occident qui les ont envahis. Mais pas Israël, qui se comporte pareil en matière de violation du droit international.
Rappelons enfin que 123 États, dont la France, reconnaissent la compétence de la Cour Pénale Internationale pour juger les crimes les plus graves comme les crimes de génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, crimes d’agression.