Samedi 25 mai à Saint-Nazaire, quelques 150 personnes se sont réunies afin de dire stop à Yara et son monde.
Les inquiétudes des riverains et écologistes sont bien réelles quand à l’avenir incertain de cette énorme usine pétrochimique qui fabrique des engrais hautement toxiques et explosifs – les ammonitrates – et qui a été mise en cause à de nombreuses reprises pour ses manquements aux règles élémentaires de sécurité. Alors qu’il s’agit d’un site classé Seveso, le long de la Loire, à proximité immédiate d’un grand centre urbain…
À l’appel de nombreuses organisations, ce moment a permis des échanges constructifs pour organiser l’avenir de la lutte face à ces géants de l’agro-industrie qui tuent les sols et contaminent l’eau.
Lors de cette journée, l’historique mortifère de Yara a largement été retracé, ainsi que le manque cruel d’information sur les dangers que représente ce type d’installation (pollution de l’air, de l’eau, des sites…) notamment pour les riverains. D’ailleurs, si le pire devait se produire sur ce site, type explosion, ce serait une réaction en chaîne avec l’ensemble des 6 autres sites Seveso à proximité et donc une catastrophe d’une telle envergure qu’il vaut mieux ne pas l’imaginer pour Saint-Nazaire et ses environs : cela représenterait des dizaines de fois la déflagration qui a soufflé le port de Beyrouth en 2020.
Des membres de «l’organisation internationale contre le Chaos semé par Yara dans le monde», de la Confédération Paysanne 44, des Soulèvements de la Terre de Saint-Nazaire, du syndicat Solidaires, du MNL et des Amies de la terre ont permis de valoriser l’approche paysanne respectueuse du vivant et de la puissance dont elle dispose encore, ainsi que les alternatives qu’elle cultive, pour imaginer un autre monde sans engrais ni pesticides issus de la pétrochimie. Les résultats sont là, les paysan-nes sont le rouage essentiel d’un monde vertueux, en fonction des manières de travailler avec le vivant.
La question des conditions de travail et licenciements au sein de Yara a également été débattue, et montre qu’au delà des nuisances causées à l’environnement, ce type d’entreprise détruit aussi ses ouvriers, avec un stress permanent et des risques énormes qui pèsent sur leur travail au quotidien. Le capitalisme, c’est l’exploitation simultanée de la terre et des humains.
Enfin, il a été question de la surdité des pouvoirs publics, soumis aux dirigeants d’industrie – comme c’est le cas du préfet de Loire Atlantique, ancien directeur général de la stratégie chez Roullier autre géant de l’agro-industrie – qui n’envisage toujours pas la cessation d’activité de Yara, et encore moins de suspendre le stockage de quantités insensées d’ammonitrate sur ce site pour les années à venir malgré les risques existants.
Du 21 au 28 mai, jour de l’Assemblée Générale de Yara en Norvège, une campagne internationale a lieu contre l’entreprise. Ce 25 mai est donc une première pierre dans la construction d’un front large contre Yara et son monde, afin de libérer l’estuaire d’un monstre chimique.
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