Liste noire
Le 7 juin, l’ONU a décidé de placer Israël sur la liste noire des pays qui «portent atteinte aux enfants dans les zones de conflits». En mars, «le nombre d’enfants tués en un peu plus de quatre mois dans la bande de Gaza est supérieur au nombre d’enfants tués en quatre ans de guerres dans le monde entier. Cette guerre est une guerre contre les enfants. C’est une guerre contre leur enfance et leur avenir» expliquait le responsable de l’ONU Philippe Lazzarini. Israël avait alors déjà tué plus de 12.000 enfants, dont de nombreux nourrissons. Le comble de l’horreur était atteint avec la découverte de bébés prématurés morts dans des couveuses, après une attaque israélienne contre un hôpital.
Israël rejoint ainsi une «liste de la honte» des pays tueurs d’enfants selon les Nations Unies, au même titre que la Russie, l’État islamique, Al-Qaïda, Boko Haram, l’Afghanistan, l’Irak, le Myanmar, la Somalie, le Yémen, le Hamas et la Syrie. Cela n’a fait ni chaud ni froid aux fascistes qui gouvernent l’État colonial : «L’armée israélienne est l’armée la plus morale du monde et aucune décision illusoire de l’ONU ne changera cela» a déclaré Benjamin Netanyahou, alors que Gilad Erdan, ambassadeur israélien à l’ONU, s’est dit «choqué par la décision honteuse du secrétaire général», «une décision immorale qui aidera les terroristes et récompensera le Hamas».
Tapis de bombes
Au moins 75.000 tonnes de bombes ont été larguées sur Gaza depuis le mois d’octobre, selon les journalistes sur place, repris par Al Jazeera. Un chiffre difficile à vérifier, mais qui concorde avec celui, reconnu par Israël, de 45.000 bombes larguée durant seulement les trois premiers mois de la guerre, entre octobre et janvier.
Si l’on se fie à ce chiffre, et sachant que la bande de Gaza mesure 360 km², chaque kilomètre carré a reçu 208 tonnes de bombes. Cela représente environ 38 kilogrammes d’explosif pour chacun des 2 millions d’habitants de ce territoire. C’est un niveau comparable au déluge de bombes envoyés par les USA pendant la guerre du Vietnam – 7,5 millions de tonnes de bombes entre 1964 à 1973 – rapporté au nombre d’habitants. Ces bombardements étaient considérés comme les plus intenses de l’histoire. C’est 50 fois plus qu’au Vietnam rapporté à la surface, la bande de Gaza étant minuscule comparée au Vietnam !
Enfin, le responsable des opérations de déminage de l’ONU affirme qu’il y a plus de débris et de gravats à déblayer à Gaza qu’en Ukraine. Ces décombres contiennent de l’amiante, mais aussi des munitions non explosées. Selon Handicap international, des milliers de bombes n’ont pas explosé et mettent durablement en danger la population. «On estime qu’il y a plus de 800.000 tonnes d’amiante, rien que dans les décombres de Gaza», précise l’ONU. Gaza est, de fait, rendue invivable, même pour les survivants.
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