Piraterie écologiste à Concarneau : un paquebot de croisière empêché d’accoster


Samedi 6 juillet au petit matin, à Concarneau, dans le Finistère. Une escouade de 18 kayaks se lance dans l’Océan et déploie une banderole annonçant «L’iceberg, c’est nous», devant le port. La menace qui se réfère au Titanic est adressée au paquebot de croisière qui approchait pour accoster.


Samedi 6 juillet au petit matin, à Concarneau, dans le Finistère. Une escouade de 18 kayaks se lance dans l'Océan et déploie une banderole annonçant «L'iceberg, c'est nous»,

Le bataillon de pirates écologistes, organisé par les collectifs « Stop croisières BZH » et « Extinction Rebellion », parvient ainsi à mettre en place un barrage filtrant et bloque les navettes venues déposer les croisiéristes.

Le paquebot, un monstre des mers mesurant 206 mètres de long et pouvant accueillir quasiment 1.200 personnes – 700 passagers et 447 membres d’équipage – répondant au nom de «Seven Seas» Voyager, doit renoncer à son escale. Il a été rejeté au large.

«Les croisiéristes n’ont pas fait escale à Concarneau aujourd’hui», se félicite une pirate dans les colonnes de Ouest France. «Pour nous, c’est une réussite car on lutte contre les bateaux de croisière de luxe. On trouve que c’est une absurdité écologique et un symbole d’inégalités sociales. Ce n’est pas ce tourisme que nous défendons. On luttera en Bretagne contre le passage de ce navire dans les ports».

Pour rappel, 14 jours jours de croisière émettent quatre tonnes de CO2 par passager. En comparaison, un français émet en moyenne 8 tonnes tout compris en une année. D’après une étude de l’ONG transport and Environnement, en 2022, 318 navires de croisière européens ont émis 9 tonnes d’oxydes de soufre. C’est plus que ce qu’émettent un milliard de voitures !

Certains grands paquebots de croisière sont plus polluants, à eux seuls, qu’une grande métropole occidentale. Prenons «The Icon of the Seas», lancé l’été dernier par la compagnie Royal Caribbean : mesure 365 mètres sur 20 étages. Il est plus long que la tour Eiffel si elle était couchée, et 5 fois plus vaste que le Titanic. Le monstre pèse 250.000 tonnes était décrit l’an dernier «le plus grand navire de croisière au monde» et capable d’embarquer 7600 clients et 2350 membres d’équipage, soit quasiment 10.000 passagers à bord !

Ce gigantisme de la croisière est une folie écologique. Les moteurs d’un navire d’une telle taille peuvent à eux deux brûler jusqu’à 250.000 litres de carburant par jour. «Ces navires consomment autant de carburant que des villes entières. Ils consomment beaucoup plus d’énergie que les porte-conteneurs et même lorsqu’ils brûlent du carburant à faible teneur en soufre, c’est 100 fois pire que le diesel routier» expliquait un capitaine dans une enquête du journal anglais The Guardian. Sans compter le trafic routier et de cargos nécessaires pour ravitailler de telles villes flottantes.

Ces paquebots sont partie intégrante de l’économie du tourisme de masse, qui pollue l’air des villes côtières, génèrent de la spéculation immobilière, abiment les côtes et détruisent les modes de vie locaux. En 2021, même la très touristique Venise a été contrainte d’interdire les croisières dans son centre.


Faites un geste pour la planète : piratez les paquebots de croisière, comme l’a fait la flottille de Concarneau.


Source : https://x.com/xrFrance/status/1809901279403020379

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