Convois et village de l’eau : la mobilisation contre les mégabasines est lancée


Ce mardi 16 juillet, le village de l’eau est ouvert à Melle, près de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Les Soulèvements de la Terre expliquent que des milliers de personnes sont déjà sur place et que le site se rempli progressivement. Toute la semaine, des formations, table-rondes et conférences auront lieu : elles ont déjà commencé.


Deux photographies des convois qui rejoignent le village de l'eau contre les mégabassines

La convergence des luttes pour l’eau

Hier lundi 15 juillet, une quinzaine de convois venus de France, de Belgique, d’Allemagne et d’Italie étaient en route vers Melle, harcelés par des gendarmes, surveillés par des drones et des hélicoptères, mais toujours déterminés. Parmi ces convois, ceux venus de Rennes et de Brest ont fusionné à Notre-Dame-des-Landes, dans une ambiance festive.

Ce grand cortège de l’ouest a traversé les rues de Nantes, accompagné de la Zbeulinette, et a doublé de volume. Le convoi venu de Bordeaux a longé l’estuaire de la Gironde dans des paysages magnifiques. Celui du Sud-Est a été arrêté et fouillé par les forces de l’ordre dès le départ, avant de rejoindre la ville de Volvic, où l’eau est pompée au profit d’entreprises privées.

Une radio éphémère de lutte contre les mégabassines émet depuis hier. Elle diffuse des Podcasts sur la lutte anti-bassines, des infos sur la mobilisation et sur les contrôles de police. Vous pouvez l’écouter ici.

La criminalisation du mouvement continue

De leur côté le gouvernement et les agro-industriels se font de plus en plus menaçants. Darmanin est en pleine tournée médiatique pour créer un récit anxiogène qui justifiera la répression à venir. Il a notamment annoncé : «Nous avons mis des interdictions d’entrée sur notre territoire à plus d’une centaine de militants d’ultragauche qui viennent des pays d’Europe autour de nous».

Les gendarmes sont équipés de réquisitions du Ministère de l’Intérieur leur demandant de rechercher, au sein des convois, des individus souhaitant commettre, entre autres, « des actes de terrorisme » ou qui détiendraient « des armes », dont certaines de « destructions massives », ou des « explosifs ». Et la préfecture a interdit les manifestations annoncées.

Menace de l’extrême droite

Le 15 juillet, le syndicat agricole d’extrême droite Coordination Rurale, qui dévastait des préfectures en janvier dernier, a menacé d’attaquer les manifestations anti-bassines : «La menace d’actions de groupuscules radicaux dans les Deux-Sèvres est confirmée par le ministère de l’Intérieur […]. Les paysans de France convergeront vers cette fin de semaine afin de soutenir les agriculteurs locaux, aux côtés des forces de l’ordre. On ne veut pas que la guerre de l’eau démarre là». S’adressant aux manifestant-es, le syndicat prévient : «Ne mordez pas la main qui vous nourrit».

Ce groupe, proche du Rassemblement National, ne défend pas les intérêts des agriculteurs, sinon il saurait que la mobilisation anti-bassine est animée notamment par des paysan-nes et que ces retenues d’eau ne bénéficient qu’à une infime minorité de gros exploitants au détriment de la plupart des paysan-nes.

Patrick Legras porte parole de la Coordination Rurale, déclare pourtant sur RMC ce mardi : «S’il n’y a pas l’armée, il y aura des morts !» Un groupe d’extrême droite se permet donc de menacer le droit de manifester, de se constituer en milice et de lancer des menaces de mort dans les médias en toute impunité.


L’ensemble de la coordination de la mobilisation «stop méga-bassines» portée par plus 120 organisations, maintient évidemment les deux manifestations annoncées :

  • Un pique nique et une grande marche populaire sur la commune de Saint-Sauvant «pour un moratoire immédiat sur les bassines» le vendredi 19 juillet.
  • Une marche fleuve et un blocage symbolique du terminal agro-industriel du port de commerce de la Rochelle le samedi 20 juillet.

Pour toutes les informations, suivez les réseaux des Les soulèvements de la terre et sur le canal Telegram ici.

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