Un convoi pour l’eau attaqué


La gendarmerie harcèle les écologistes et laisse faire les commandos qui les attaquent.


Une personne évacuée par les pompiers après que son convoi ait été attaqué

C’était mardi 16 juillet au soir. L’un des convois de l’eau en route vers Melle pour protester contre les mégabassines a subi une violente agression, alors qu’il campait dans une ferme solidaire qui les hébergeait pour la nuit. Le cortège de cyclistes était parti de Bordeaux à vélo pour rejoindre le Village de l’eau.

À 22h30, un commando de 5 personnes a débarqué sur le camp, a crevé un pneu de voiture, volé des vélos, agressé une personne qui s’est mise sur leur passage et blessé une militante de 68 ans en se jetant volontairement sur sa tente. Cette dernière a été emmenée en civière par les pompiers.

«Nous apportons notre soutien total et inconditionnel aux paysans qui nous ont accueillis et à toutes les personnes surveillées, harcelées, et mises sous pression. Nous reprenons la route soudés. Nous ne nous arrêterons pas, ils ne passeront pas» dit un communiqué des Soulèvements de la terre.

Le mouvement souligne également : «Depuis leur départ, les convois sont contrôlés et les sacs sont fouillés plusieurs fois par jour par les gendarmes, qui les surveillent constamment jour et nuit. Celui de Bordeaux comme les autres. Mais visiblement, ce dispositif surveille les convois, pas ceux qui les attaquent».

Les Soulèvements de la Terre expliquent qu’un responsable associatif de Charente-Maritime a également été intimidé à son domicile et des menaces proférées à son encontre. Ce n’était déjà pas la première fois. Des membres du collectif Bassine non merci sont la cible de menaces et d’attaques depuis des mois. Et le 23 mars 2023, le domicile de Patrick Picaud, président de l’association Nature environnement, avait été attaqué et saccagé par des agro-industriels. Sa femme, présente au moment des faits, racontait avoir été victime d’agressions physiques et verbales.

La violence des milices pro-bassines et pro-pesticides a lieu au grand jour, dans une impunité totale, pendant que les actions écologistes sont surveillées, fichées, réprimées militairement, et qualifiée de «terroristes» par un pouvoir aux abois.

Photographie de la réquisition du parquet de Bordeaux

Pour preuve, le parquet de Bordeaux a émis une réquisition ordonnant aux gendarmes de vérifier, au sein des convois de l’eau, des infractions en «matière de terrorisme» mais aussi de «prolifération d’armes de destruction massive» ou encore «d’explosifs» ! Ce qui s’est traduit par une pression continue, des fouilles systématiques et des saisies délirantes de matériel. Certains écolos ont même aperçu, dès le réveil, en sortant la tête de leurs tentes, des gendarmes qui les prenaient en photo.

De son côté, le porte-parole de la Coordination Rurale, syndicat agricole d’extrême droite, a tranquillement pu menacer les anti-bassines dans les médias, annonçant que son groupe comptait attaquer les manifestants, et que «s’il n’y a pas l’armée, il y aura des morts !»


Après la propagande contre les ZAD, les éléments de langage comme «khmers verts» et «éco-terrorisme», l’État ne sait plus quoi inventer pour criminaliser la défense du vivant et des biens communs. Bientôt, les anti-bassines accusés de fabriquer des armes bactériologiques ?


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