Paris : capitale mondiale de la police


Les Jeux Olympiques ne sont pas qu’une affaire de sport : c’est d’abord une vitrine diplomatique, commerciale et répressive.


Depuis plusieurs jours et jusqu’à la fin de la compétition, Paris est la capitale mondiale de la police. En plus des forces de l’ordre et de l’armée françaises qui sont déployées en masse lors des Jeux, 1.800 agents venus de 40 pays étrangers sont arrivés en renfort pour l’événement, aux côtés des forces hexagonales.

On peut donc croiser dans les rues de Paris des véhicules et des policiers du Qatar, monarchie théocratique liée à la France, mais aussi du Brésil, la police la plus meurtrière du monde, de Corée du Sud, de Slovaquie, d’Allemagne, d’Angleterre, des Émirats Arabes Unis, autre dictature pétrolière, d’Espagne, et bien d’autres.

Les équipes prévues pendant les Jeux sont mixtes : on mélange des policiers étrangers aux agents français, et ils doivent coopérer et patrouiller ensemble. Des parisiens nous ont raconté avoir croisé des policiers venus de l’autre bout du monde, un peu perdu, ayant du mal à se coordonner avec les locaux. Le gain en terme de maintien de l’ordre est nul : les policiers français parlent mal anglais, les services des différents pays n’ont pas le même fonctionnement ni la même formation. En cas d’urgence, cela risque même de créer plus de pagaille qu’autre chose. Imaginez un policier d’une dictature du Golfe chargé de faire des contrôles, ou en cas de tension.

En fait, ce qu’a organisé Darmanin est une sorte de parade «prestigieuse» de toutes les polices du monde. Quel est l’objectif ? Se faire plaisir en affichant à Paris le plus grand nombre de poulets et en collectionnant le plus d’uniformes.

Et plus sérieusement, c’est une vitrine de la mondialisation de la répression. Ces forces vont échanger, voir et utiliser le matériel que possèdent les uns et les autres, s’inspirer. Il est d’ailleurs probable que les agents allemands et anglais, peu armés, soient jaloux de l’équipement militarisé des français et réclament le même à la maison.


Ces Olympiades habituent les polices du monde entier à surveiller et punir ensemble.


Images : Remy Buisine, Clément Lanot

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