Commémoration du bombardement de Nagasaki : les occidentaux boycottent la cérémonie en solidarité avec Israël


Une double infamie mémorielle


La ville de Nagasaki totalement détruite après l'explosion de la bombe nucléaire

C’était il y a 79 ans. Le 6 août 1945, à 8h, 16 min et 2 secondes, la ville d’Hiroshima était rayée de la surface du globe par une bombe nucléaire. Trois jours plus tard, c’est Nagasaki qui subit le même sort. Un bombardier des États-Unis largue Fat Man, une bombe au plutonium, sur cette ville japonaise.

Comble de l’horreur et de l’absurdité, Nagasaki n’était pas la cible prévue, mais de la fumée sur la commune qui était initialement vouée au feu nucléaire a fait dévier l’avion vers une «cible secondaire». Des dizaines de milliers de vies sont instantanément anéanties. À moyen terme, les victimes des frappes nucléaires se comptent par centaines de milliers. Le monde entre dans une nouvelle ère : celle de sa potentielle auto-destruction.

Ces frappes constituent un crime de masse inutile militairement, car le Japon allait déposer les armes : il s’agissait en fait pour la superpuissance américaine de montrer à l’URSS qu’elle disposait de l’arme suprême. C’était une démonstration visant à terrifier le monde et imposer la suprématie des États-Unis au début de la guerre froide.

À Hiroshima comme à Nagasaki, le traumatisme des bombardements atomiques a durablement marqué les esprits, et d’importants courants pacifistes, contre la guerre, les armes et les crimes contre les civils restent implantés. Chaque année, les deux villes organisent des cérémonies du souvenir les 6 et 9 août, et invitent les représentants étrangers à y assister.

Cette année, Nagasaki a refusé d’inviter l’État d’Israël. Pour la municipalité, il était incohérent de convier un État qui massacre des dizaines de milliers de civils et qui est mis en cause par la justice internationale pour «génocide» à une commémoration pour des victimes civiles. En juin, le maire de Nagasaki avait déjà écrit à l’ambassade d’Israël pour réclamer un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza. Et la municipalité japonaise avait invité l’Autorité palestinienne à assister à la commémoration.

Ce choix a déplu aux pays impérialistes. Les ambassadeurs de plusieurs grandes puissances occidentales, dont les États-Unis ou la France, ont refusé de participer à la cérémonie en solidarité avec Israël.

Dans une lettre envoyée au maire de Nagasaki, l’Australie, l’Italie, le Canada, l’Union Européenne, l’Allemagne, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont prévenu qu’il leur serait «difficile d’avoir une participation de haut niveau à cet événement» si Israël en était exclu. L’ambassadeur des États-Unis au Japon a dénoncé «la politisation» de l’événement et a annulé sa venue. L’ambassade de France a qualifié l’absence de l’ambassadeur israélien de «regrettable et contestable». Ce qui est vraiment regrettable, c’est de soutenir, hier comme aujourd’hui, les crimes d’État commis contre des civils.

Celle de Grande-Bretagne a aussi refusé de venir, estimant que le fait de ne pas inviter Israël «crée une équivalence malheureuse et trompeuse avec la Russie et la Biélorussie, les deux seuls autres pays qui n’aient pas non plus été invités à la cérémonie de cette année». La mission allemande a aussi critiqué le fait de «placer Israël sur le même plan que la Russie et le Bélarus». De son côté, l’ambassadeur de l’Union Européenne ne participera pas «pour des raisons d’agenda».

C’est une double infamie de la part des USA et du camp impérialiste. Après avoir envoyé les deux seules bombes nucléaires de l’histoire – pour le moment – sur des villes densément peuplées, le camp du bien boude ces cérémonies d’hommage, par solidarité avec un autre massacre de civils, en cours sous nos yeux. Nos gouvernants ne reculeront devant rien pour soutenir de toutes leurs forces le gouvernement fasciste israélien.

Et comme l’histoire bégaie, il faut rappeler que les factions les plus extrémistes de la classe politique israélienne appelaient à envoyer une bombe nucléaire sur Gaza l’automne dernier, et faisaient un parallèle entre les bombardements US de la fin de la seconde guerre mondiale avec l’opération génocidaire contre le peuple palestinien.

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3 réflexions au sujet de « Commémoration du bombardement de Nagasaki : les occidentaux boycottent la cérémonie en solidarité avec Israël »

  1. Qu’est ce qu’ils ont ces Docteurs Folamour de la bourgeoisie ? Ils ont appris à aimer les bombes ?

  2. De plus, Israël est la seule puissance nucléaire au Proche Orient, qui menace en permanence ses voisins de leur faire la guerre. Et qui nous dit que les néo-nazis israéliens ne finiraient pas par utiliser l’arme atomique, eux qui considèrent “juste et moral” de laisser mourir de faim 2 millions de Gazaouis, si toutefois le monde ne leur mettait pas des bâtons dans les roues.
    Se rappeler aussi qu’ Israël a acquis la bombe de façon totalement illégale et opaque, grâce à la complicité active de la France dans les années 50 et des Usa.
    rappeler également les liens dans le nucléaire, entre Israël et l’Afrique du Sud de l’apartheid.
    Israël, un état voyou nucléarisé : bonjour l’angoisse !

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