Vague de licenciements au sein de la Protection Judiciaire de la Jeunesse


Malgré ses défaites électorales, et alors qu’il n’a plus aucune légitimité, le gouvernement Macron ne fait aucune trêve, pas même olympique, dans son travail de démolition et s’attaque à la PJJ.


Éric Dupont-Moretti, ministre démissionnaire de la Justice, a validé le plan social à la PJJ.

Le 31 juillet, au cœur de l’été et alors que tous les regards étaient rivés vers les épreuves sportives, le gouvernement a décidé de licencier d’un seul coup 500 professionnels de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.

Ce service, qui relève du ministère de la justice, est chargé d’accompagner et de protéger les enfants en danger ou qui ont commis des infractions. La PJJ prend en charge environ 130.000 mineurs par an. Il ne s’agit pas d’une institution parfaite, elle gère notamment des centres fermés et fait partie d’un ministère nuisible, mais sans elle des dizaines de milliers d’enfants isolés seraient directement emprisonnés, n’auraient aucun suivi ou seraient livrés à eux-mêmes.

Les éducateurs spécialisés de la PJJ aident les mineurs suivis à construire un avenir et des repères qui ont souvent été détruits. C’est la dernière étape avant l’abandon puis la répression pure et dure pour de nombreux adolescents.

C’est donc dans ce service que l’État cherche à faire des économies, en imposant une vague de licenciements brutale. Les 500 agents dont les contrats ne seront pas renouvelés à la rentrée ont découvert qu’ils n’ont que quelques jours pour dire au revoir à des milliers d’enfants. Certains contractuels ont reçu leur notification «alors qu’ils étaient en vacances et s’attendaient à être reconduits», s’indigne une syndicaliste dans Libération.

Et tout cela pour réaliser entre «1,6 et 1,8 million d’euros d’économie», autant dire rien à l’échelle du budget de l’État. Trois épreuves de natation dans la Seine ont coûté 1,4 milliard d’euros. 1000 fois plus. C’est une décision idéologique plus qu’économique.

Parmi les agents virés, c’est l’incompréhension, comme Lina qui dit dans Libération : «Je suis partie en congé et à mon retour, la semaine dernière, j’ai appris qu’il me restait vingt jours pour dire au revoir aux gamins que j’accompagne depuis des mois».

Laïla, dans le même journal, explique : «C’est un métier dans lequel on ne compte pas nos heures. On peut faire des doubles journées ou passer des nuits blanches… Mais peu importe, parce qu’on croit à la possibilité de changement des jeunes […] mon unité perd quatre éducateurs contractuels».


Face à ce qu’ils qualifient de «plan social sans précédent», les syndicats de la Protection Judiciaire de la Jeunesse appellent à la grève ce 14 août.


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Une réflexion au sujet de « Vague de licenciements au sein de la Protection Judiciaire de la Jeunesse »

  1. Je suis dégoûté, ayant passé quasiment 30 ans auprès de ces jeunes dit « incasables, j ai eu autant de bonheurs que de déceptions. Faire plus avec moins, courage à ces ados qui vont se retrouver livrés à eux mêmes. De plus les contractuels (elles) sont diplômés alors que pour les educs PJJ ont un titre d éduc décerné par les cadres PJJ.

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