Ce jeudi 5 septembre à 7H30, Imane Maarifi a vu débarquer la police chez elle, pour perquisitionner son domicile et l’emmener en garde à vue.
Imane Maarifi, c’est une infirmière française qui fait preuve d’un courage hors pair : elle s’est rendue à Gaza au début de l’année, avec l’association Palmed Europe, qui réunit des médecins qui viennent en aide aux palestiniens. Au cœur de l’enfer, elle a soigné pendant deux semaines des palestiniens et des palestiniennes victimes de l’opération génocidaire israélienne dans un hôpital de Khan-Younès. Alors que l’armée israélienne rase méthodiquement la bande de Gaza et vise régulièrement les lieux de soin, Imane Maarifi a risqué sa vie pour aider concrètement un peuple martyrisé.
À son retour en France, au mois de février, elle a témoigné sans relâche sur les horreurs auxquelles elle avait assisté, dans plusieurs médias mais aussi lors d’une audition à l’Assemblée National. Un témoignage direct, terrible, qui permet de visibiliser et d’humaniser le peuple de Gaza sous les bombes. Évidemment, sa parole dérange les pro-israéliens.
Ce jeudi matin, elle était donc placée en cellule pour «menaces de mort en raison de l’ethnie ou de la religion», suite à une plainte des salons Hoche. Il s’agit de salons luxueux situés dans le très chic 8ème arrondissement de Paris, qui, selon leur site internet, «organisent depuis plus de 40 ans de prestigieuses réceptions privées et professionnelles». Le 8 septembre, ce lieu reçoit le «salon de l’immobilier israélien», un événement qui vise à promouvoir l’achat de biens immobiliers en Israël, y compris dans des territoires palestiniens occupés. C’est une provocation. Dans un pays normal, si nos dirigeants n’étaient totalement alignés sur l’extrême droite israélienne, ce salon n’aurait pas lieu. Au lieu de cela, c’est une infirmière qui est arrêtée pour s’y être opposée.
En guise de “menace”, Imane Maafiri explique qu’elle n’a téléphoné qu’une seule fois le standard du salon, pour expliquer posément que faire l’apologie du vol de terres est contraire au droit international, et demander si les gérants du lieu étaient au courant de la nature de la soirée qu’ils hébergeaient. L’ONU a en effet condamné à de nombreuses reprises la spoliation de terres palestiniennes par les colons. Visiblement, ce seul appel a suffit à déclencher une procédure judiciaire, une perquisition et une garde à vue. Imane Maarifi a été libérée en fin de journée ce jeudi.
Dans le même temps, les supporters d’Israël peuvent commettre toutes les violences, appeler dans les médias à «dégommer la France Insoumise», qualifier les palestiniens de «cancer», mentir, harceler des personnalités, des soldats franco-israéliens peuvent même filmer leurs exactions directement depuis Gaza, sans que jamais personne ne soit inquiété.
Avant cette arrestation, Imane avait déjà subi la répression : en avril, un agent de sécurité lui avait confisqué un drapeau palestinien lors d’un match de foot auquel participait Emmanuel Macron, alors qu’elle souhaitait remettre au président un témoignage collectif rédigé par plusieurs médecins sur les horreurs de Gaza, et lui expliquer l’urgence d’un cessez-le-feu.
Cette arrestation s’inscrit dans le cadre d’une persécution totale du mouvement de soutien à la Palestine en France : syndicaliste lourdement condamné pour un tract, manifestations interdites, humoriste licencié, censures et coups de pression en tout genre, chasse aux sorcières à l’université et dans le monde sportif… Mais aussi avec une inversion insupportable : l’État israélien et ses soutiens commettent un génocide au nom d’une idéologie suprémaciste et raciste, mais ils portent plainte contre une infirmière pour des «menaces en raison de l’ethnie».
Le monde à l’envers.
Plus d’infos sur la page Instagram : @blousesblanchesgaza
2 réflexions au sujet de « Imane Maarifi : une infirmière revenue de Gaza placée en garde à vue »
La Macronie… Soutien inconditionnel de la boucherie.