Macron voulait terminer son mandat en gouvernant avec l’extrême droite. C’est dans cet objectif qu’il a lancé, par surprise, une dissolution en urgence avant l’été.
Son projet est désormais réalisé : Michel Barnier, vieux routard de la droite radicale, soutenu par le Rassemblement National, est ainsi l’enfant du couple Macron-Le Pen. Il est au cœur d’un arc allant de la droite à l’extrême-droite, il dépend totalement du soutien du RN à l’Assemblée, et gouvernera contre le Nouveau Front Populaire.
Macron se moque de toute le monde depuis deux mois, en faisant semblant d’organiser des «négociations» : Michel Barnier a été choisi dès le début du mois de juillet. France Inter vient de révéler que «quelques jours après le second tour des législatives, le Secrétaire général de l’Élysée et bras droit d’Emmanuel Macron, a rencontré une première fois Michel Barnier, puis une seconde début août» et qu’il était son «candidat» pour le poste. Tous ces noms, ce faux suspens mis en scène dans les médias, ces réunions interminables étaient du vent, pour gagner du temps, et accessoirement éviter des manifestations pendant les Jeux Olympiques. Macron voulait nommer un Premier Ministre très à droite depuis le début.
Le Premier Ministre des riches
Pour son investiture, Michel Barnier a d’abord montré qu’il serait au service des riches. Jeudi 5 avril, il a fait un discours sur «l’importance» des grandes entreprises et de l’Europe, a martelé le mot «attractivité» et souligné le «danger de la dette». En clair, il a annoncé un maxi-plan d’austérité, des cadeaux aux patrons, et a rassuré les marchés qui craignaient un gouvernement de gauche en France.
Ce vendredi, il a reçu les trois chefs de la droite radicale Laurent Wauquiez, qui a détourné des milliers d’euros pour des dîners de luxe, Bruno Retailleau, incarnant la droite réactionnaire et religieuse des Pays-de-la-Loire, et Gérard Larcher, qui s’engraisse au Sénat depuis 15 ans et qui insulte la gauche dans les médias.
Nous avons bien affaire à un coup d’État du parti des riches. Car si l’on devait retenir un sujet sur lequel l’écrasante majorité des français est d’accord, un seul, c’est le refus massif de la politique économique macroniste. La réforme des retraites est rejetée par 9 salariés sur 10, l’immense majorité de la population demande de meilleurs salaires, le renforcement des services publics, la baisse des prix de l’alimentation… Ce nouveau Premier Ministre ira exactement dans le sens inverse !
En 2021, Michel Barnier trouvait déjà que Macron n’allait pas assez loin, et appelait à «diminuer un plus les impôts» pour les entreprises, en faisant un cadeau de 20 milliards d’euros aux patrons, et à augmenter la TVA, qui pénalise les plus pauvres.
Il proposait aussi de repousser l’âge de la retraite à 65 ans, d’augmenter le temps de travail, de couper les allocations chômage après deux offres… Ce nouveau gouvernement va donc faire du macronisme en plus radical. Une politique néolibérale encore plus violente. Avec le soutien du RN.
Le Premier Ministre du Rassemblement National
Michel Barnier, c’est aussi un choix discuté et validé avec Marine Le Pen. Car sa ligne n’a rien d’un homme «de centre droit» comme le répètent les médias depuis hier. Il est totalement compatible avec l’extrême droite.
D’abord, il a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1981, et contre le remboursement de l’IVG en 1982, au début de sa longue carrière politique. Rendez-vous compte : avec Barnier, les personnes homosexuelles risqueraient encore d’être mises en prison, et les femmes se feraient avorter clandestinement.
Sur le plan répressif, il annonçait en 2021 son souhait de construire 20 000 places de prison supplémentaires, c’est à dire aller toujours plus vers la solution du tout carcéral, alors qu’il n’y a jamais eu autant de détenus en France : presque 80.000.
Sur l’immigration, Michel Barnier est sur une ligne xénophobe entièrement compatible avec le RN. En 2021, lors des primaires de droite, il appelait à un «double électrochoc sur la sécurité et l’immigration», avec notamment la fin de l’Aide Médicale d’État, c’est à dire la suppression de l’accès aux soins pour les étrangers – même si cela met en danger la santé de tout le monde, français comme étrangers – la fin du regroupement familial, la restriction du droit d’asile, la fin des régularisations, des expulsions massives, une baisse massive des étudiants étrangers…
Barnier utilise exactement le même langage que le RN, associant immigration, terrorisme et insécurité. Il appelait même, comme Zemmour, à désobéir aux règles européennes en matière de droits humains pour mettre en place un «bouclier migratoire» en France. Quand le président d’extrême droite hongrois Viktor Orbàn a réclamé la même chose, cela avait provoqué un scandale à l’échelle européenne.
Marion Maréchal a d’ailleurs tweeté pleine d’enthousiasme, le 5 septembre après sa nomination, «c’est le moment de tenir vos promesses».
Vous pensiez avoir fait barrage à l’extrême-droite ? Une nouvelle fois, Macron s’en moque totalement et transforme le barrage en autoroute. Il n’est même pas exclu que Barnier propose des ministres issus des rangs des fascistes. Et si tel n’est pas le cas, il gouvernera avec eux.
Comme tout politicien qui se respecte, Barnier n’a ni honneur, ni loyauté puisqu’il déclarait en 2021 : «Notre pays n’a pas été bien gouverné. L’échec du Président sortant est clair. Emmanuel Macron a gouverné notre pays, à l’intérieur et a l’extérieur, de manière solitaire et arrogante.» Aujourd’hui, la gamelle est bonne.
Enfin, puisqu’il est beaucoup questions de sondages et d’interprétations en tout genre, en voici deux qui viennent de sortir : 57 % des Français ne font pas confiance à Michel Barnier en tant que Premier ministre, et 49% sont pour la destitution de Macron.
4 réflexions au sujet de « Barnier 1er ministre : l’enfant du RN et du macronisme »
Barnier enfant de Macron et Lepen et bientôt père d’une politique d’austérité. L’électorat de son père c’est la bourgeoisie donc pour lui, rien à craindre mais du côté de sa mère c’est un électorat de gueues à qui il souhaite parler pour continuer à les endormir. Eh oui ! Le problème il est là ! le problème c’est l’électorat de sa mère qu’il faut continuer à endormir pour éviter que cette populasse descende dans la rue !