Jeudi 3 octobre : actions d’auto-défense paysanne et occupation

Occupation de la SAFER à la Chambre d’Agriculture des Pays-de-la-Loire à Angers, envahissement d’un stand du ministère de l’agriculture dans le Puy de Dôme

La SAFER est la Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural : c’est cette institution qui valide l’installation de nouvelles fermes sur le territoire. Dans la région administrative des Pays-de-la-Loire la FNSEA, le lobby patronal de l’agro-industrie, trust la majorité des sièges pour valider les projets qui y sont présentés. Mais la Confédération Paysanne pourrait bien remporter les prochaines élections professionnelles dans la région, et la FNSEA cherche à verrouiller de façon autoritaire les postes de pouvoir, quitte à instaurer un rapport de force et à laisser apparaître son autoritarisme au grand jour.

Suite au retoquage du projet d’installation de quatre jeunes paysan-nes à Denée, dans le Maine et Loire, plus de 400 personnes se sont réunies à la préfecture, puis ont déambulé jusqu’à la Chambre d’Agriculture d’Angers pour soutenir leur projet. Ils y ont rejoint les dizaines de paysan-nes qui ont occupé le hall de l’administration un peu plus tôt le matin.

À l’appel de la Conf’49, du Gabb 49, du CIVAM, du Réseau Agriculture Paysanne et de bien d’autres structures solidaires œuvrant à la défense du monde paysan, tout le monde s’est retrouvé pour soutenir les quatre jeunes en projet d’installation et dénoncer les manœuvres injustes de la SAFER, sur fond de pressions exercées par des membres de la FNSEA. Une belle action de solidarité qui dénonce le système mortifère mis en place par l’agro-industrie.

Bien qu’ils et elles souhaitent créer une ferme dynamique avec des ateliers de production diversifiés (vaches allaitantes, maraîchage, céréales, pain), en vente directe et agriculture biologique, leur projet pourtant aboutit et soutenu financièrement a été retoqué par la SAFER. Les exploitants limitrophes, qui possèdent déjà de grosses structures y ont vu, eux, une occasion de s’accaparer plus de terres au détriment des jeunes installé-es.

L’accès aux terres agricoles est trop souvent un combat dans les campagnes, car l’agro-industrie empêche une jeunesse motivée d’exercer ce métier. L’objectif de cette mobilisation était d’ouvrir un dialogue et exiger plus de transparence dans les décisions prises par la SAFER, pour réexaminer le dossier des quatre jeunes voulant s’installer.

Dans une ambiance de fanfare, une cuisine solidaire s’installe et tout le monde, dans la bonne humeur, échange et prend part à la lutte contre l’accaparement des terres. Cette journée, marquée par une forte mobilisation, offre des perspectives de lutte intéressantes quant au soutien des citoyen-nes envers le monde paysan. Pour redynamiser les campagnes, une solution : permettre à des milliers de paysan-nes dans les prochaines années.

Dans le Puy de Dôme, au même moment, la Confédération Paysanne a envahi le stand du Ministère de l’agriculture au Sommet de l’élevage à Cournon, en déroulant une immense bâche noire pour réclamer une égalités de traitement entre les éleveurs et éleveuses dont les cheptels sont touchés par des maladies. Il s’agissait de réclamer au gouvernement des solutions concrètes pour qu’aucun éleveur, aucune éleveuse ne reste sur le carreau, à la veille de la venue de la Ministre de l’agriculture Annie Genevard.

L’alimentation est un enjeu sanitaire, économique et social : elle est donc l’affaire de tout le monde, mobilisons-nous pour la défendre !