Oups ! La ministre de l’éducation confond un hommage a Samuel Paty et un hommage à Israël

À la tête du Ministère de l’Éducation, on pense toujours qu’il ne peut pas y avoir pire, et pourtant…

Parmi les ministres de l’éducation de la macronie, il y a eu Jean-Michel Blanquer, issu de la droite radicale et dont l’objectif était de dynamiter l’enseignement public et d’humilier les profs. Il a poussé le vice jusqu’à annoncer des consignes sanitaires que devaient appliquer les enseignants sans les prévenir, la veille pour le lendemain, dans un article de presse, alors qu’il était en vacances à Ibiza. Il y a eu Gabriel Attal, gosse de riche post-adolescent qui n’avait jamais posé ses fesses dans une école publique. Il y a eu Oudéa-Castéra, qui scolarisait carrément ses rejetons dans un établissement catholique intégriste réservé à la grande bourgeoisie.

Et puis, il y a Anne Genetet. La nouvelle ministre qui commande désormais 1,2 million d’agents dont 713.500 enseignants dans le public, ce qui représente un cinquième de l’emploi public en France, n’a pas la moindre compétence dans le domaine de l’éducation. La macroniste née à Neuilly s’est expatriée à Singapour pendant quasiment 10 ans. Elle y a créé une entreprise pour dresser des domestiques étrangères pour les autres riches occidentaux vivant dans la mégalopole asiatique. Sa seule analyse sur l’éducation des élèves, c’est une déclaration à l’Assemblée Nationale où elle estimait qu’il fallait généraliser le Service National Universel pour inculquer la «discipline et la souffrance» aux enfants.

Ce vendredi 4 octobre, cette dame charmante a fait très fort. Alors qu’elle était invitée le matin sur RTL, le présentateur lui demande si les établissements scolaires ont prévu quelque chose le 7 octobre, la date anniversaire de l’attaque de commandos palestiniens contre Israël. Toute contente, la ministre confirme la mise en place d’«un temps de recueillement» et un «temps de travail» sur la «laïcité», et dénonce les «actes antisémites» qu’elle ne «laissera pas passer». L’animateur, étonné, lui rappelle que le 7 octobre, c’est lundi, donc juste après ce week-end. Très sure d’elle, Anne Genetet confirme son annonce, sans expliquer le lien entre la laïcité en France et le fait de se recueillir pour Israël.

L’annonce était en soi scandaleuse : pour quelle raison les écoliers français devraient faire une minute de silence pour Israël et pas pour les victimes en Palestine ? Pourquoi se recueillir en particulier pour les israéliens, et pas pour les milliers de tués par les guerres autour du monde ? Surtout, pourquoi parler de «laïcité» à ce sujet ? La Ministre ferait-elle un lien entre les écoliers musulmans et la situation au Proche Orient ? Enfin, aucun enseignant n’avait été informé de cette initiative, il s’agissait donc, encore, d’une Ministre de l’Éducation qui annonce dans les médias des consignes au dernier moment à son propre personnel éducatif sans prévenir. Le summum du mépris.

Moins d’une heure après un début de polémique, le ministère de l’Éducation dément l’annonce de sa propre Ministre. Anne Genetet a confondu avec l’hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, les deux professeurs assassinés en 2020 et 2023. Un journaliste de RTL annonce alors à l’antenne un couac, et précise que l’hommage aux enseignants aura lieu à la mi-octobre, et non ce lundi. Et que cela n’avait rien à voir avec Israël ni avec le 7 octobre.

Confusion entre victimes israéliennes et des professeurs français tués, confusion entre laïcité, Proche-Orient et antisémitisme, ignorance de l’agenda de son propre ministère : on entendra bientôt un courant d’air entre les oreilles des macronistes lepénisés. Avec un tel niveau d’inconséquence, d’incompétence et de bêtise, on se demande si le gouvernement passera l’hiver.