Israël/Palestine : la colonisation n’a pas commencé le 7 octobre 2023


Ce 7 octobre 2024, il y a toujours quelque chose de profondément dérangeant dans le traitement médiatique ambiant.


ISRAËL/PALESTINE : LA COLONISATION N'A PAS COMMENCÉ LE 7 OCTOBRE 2023

Il y a un an exactement, des commandos palestiniens lançaient une attaque depuis Gaza, qui tuait 1.200 israéliens, dont 400 forces armées, et un nombre inconnu de victimes civiles “collatérales”, frappées par l’armée israélienne elle-même. Moins de 2 jours plus tard, la vengeance d’Israël avait déjà tué plus de de civils palestiniens à Gaza que l’attaque initiale. Depuis, c’est un génocide colonial messianique aux proportions cauchemardesques qui se déroule.

Ce qui dérange dans le traitement médiatique aujourd’hui, c’est que tout est présenté comme si le conflit avait démarré il y a un an. Comme si le 7 octobre était LA date, unique, pour comprendre la situation. Comme si Israël avait été attaqué en premier, et ne faisait que riposter. C’est une intoxication majeure qui dissimule la réalité d’une guerre coloniale qui dure depuis des décennies.

Tout a commencé en 1948 à minuit, lorsque l’État d’Israël a été proclamé à Tel Aviv. Immédiatement, un nettoyage ethnique est lancé contre le peuple palestinien sur le territoire par des groupes paramilitaires sionistes : 700.000 palestiniens et palestiniennes sont alors chassées de leurs terres et ne pourront jamais revenir.Les forces armées israéliennes commettent des meurtres, des viols, détruisent des maisons et brûlent des dizaines de villages.

Depuis, chaque flambée de violence fait infiniment plus de victimes du côté palestinien que du côté israélien.

Sur ce graphique réalisé en 2021 par le journal The Economist, on distingue bien les différentes phases de violences entre 1987, année de la création du Hamas, et 2021, deux ans avant le fameux 7 octobre. Construction de murs, tirs contre des enfants jetant des cailloux lors des intifadas, vols de terre, bombardements sur Gaza : l’asymétrie entre la violence coloniale et celle des colonisés est évidente. Et le nombre de victimes est sans communes mesure, de l’ordre de 1 à 100 côté palestinien. Et ce graphique ne montre pas les guerres lancées au Liban, ni les opérations militaires antérieures à 1987, ni l’emprisonnement de masse qui touche les palestiniens dès l’enfance.

En 2015, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) évaluait à 850.000 le nombre de palestiniens ayant été plus ou moins longtemps détenus par les forces israéliennes depuis 1967. Ce chiffre représente presque un quart de la population de la Palestine occupée. Israël n’a jamais cessé de vouloir enfermer le peuple colonisé, entre des murs ou derrière des barreaux, de façon administrative et sans moyens de défense.

Pourquoi les palestiniens n’ont pas protesté pacifiquement, demanderont les naïfs ? C’est arrivé de nombreuses fois. La dernière en 2018 : 40.000 personnes avaient marché en direction du mur à Gaza, pour dénoncer cet étau qui enserrait le petit territoire. L’armée israélienne avait ouvert le feu sur la marche pacifique, tué 200 manifestants désarmés et blessé des milliers d’autres. Cela avait été un grand traumatisme : même avec les moyens légaux, pacifiques, dans le cadre de marches familiales, l’État colonial n’a eu aucun scrupule à commettre un massacre.

Depuis l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement d’extrême droite messianique en Israël, les crimes contre les palestiniens ont pris une ampleur encore plus terrible. Avant même le 7 octobre, l’année 2023 avait été la plus meurtrière depuis des décennies pour les palestiniens. Les violences de colons armés et les vols de terre avaient explosé.

Le peuple palestinien subit depuis 70 ans un nettoyage ethnique, une incarcération de masse un vol progressif de toutes ses terres. Toutes les tentatives de médiation, de protestation non-violentes et de solutions politiques ont été piétinées par Israël. Le 7 octobre n’arrive qu’après tout cela.

Si l’on considère, comme le font les médias occidentaux, que tout a commencé le 7 octobre, alors les bombardements de Gaza peuvent être présentés comme une simple réponse «acceptable».


Si l’on comprend qu’en réalité, le 7 octobre 2023 en tant que tel n’est qu’un épisode, certes tragique, mais relativement peu meurtrier en comparaison de toutes les victimes précédentes, dans le cadre d’une guerre coloniale initiée en 1948 par Israël, tout est très différent. Et cela, aucun média national ne vous le dira.


Retrouvez notre dossier complet et détaillé sur l’histoire du conflit ici :

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Une réflexion au sujet de « Israël/Palestine : la colonisation n’a pas commencé le 7 octobre 2023 »

  1. Les médias de masse occidentaux s’arrêtent au 7 octobre 2023 pour justifier le génocide contre le peuple Palestinien et faire oublier tout ce que la Palestine a subit : Nakba, Sabra, Chatilla et Rafah

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