Il a osé le dire : «Chacun doit trouver sa place, l’émancipation n’est qu’à travers le travail […] il faut mettre les jeunes dans les champs et l’industrie pour qu’ils y prennent goût […] pour qu’ils découvrent».
Il s’appelle Sylvain Maillard, il est député macroniste, et c’était le 11 octobre sur la chaine LCP, lors d’une discussion rigolarde dont le principe est d’échanger autour d’un repas.
«L’émancipation par le travail», c’est mot pour mot la traduction de la devise nazie «Arbeit macht Frei», qui était affichée à l’entrée du camp de concentration d’Auschwitz. On peut se demander si Sylvain Maillard n’est pas tout simplement inculte, et s’il ne s’agit pas juste d’une coïncidence. Mais le 3 juin dernier, un autre macroniste, Gabriel Attal, affirmait lors d’un meeting de campagne : «Nous croyons que l’émancipation passe par le travail, pas par les allocations en plus, pas par les impôts en plus». Dès 2017, Macron parlait de «libérer par le travail». Décidément, les macronistes sont tête en l’air…
Revenons à Sylvain Maillard : ce député propose une alliance disruptive et innovante entre un slogan fasciste et le maoïsme. Lorsqu’il propose de «mettre les jeunes dans les champs», cela ne peut que rappeler la rééducation par le travail à la campagne en Chine populaire. Le néolibéralisme autoritaire version Macron est décidément un curieux mélange idéologique.
Mais qui est Sylvain Maillard ? Il s’est rendu célèbre par la phrase qu’il avait prononcée en 2018 : «Pour l’immense majorité de SDF qui dorment dans la rue, c’est leur choix». Il avait aussi osé dire que dans toute l’Île-de-France, il y avait «50 SDF par nuit en moyenne qui restent dans la rue». Un chiffre évidemment totalement faux et inventé.
À l’époque, cette déclaration avait provoqué un scandale. Ce qui n’avait pas empêché Sylvain Maillard d’être nommé à la tête du groupe parlementaire de Renaissance par la suite.
Sylvain Maillard est un grand bourgeois qui a grandi à Versailles, qui a fréquenté des écoles privées, puis dirigé une entreprise tout en faisant carrière en politique. Chiraquien dès ses 18 ans, Sylvain Maillard fait carrière à droite avant de s’engager en 2016 auprès d’Emmanuel Macron. Il devient porte-parole de sa campagne en 2017. Sylvain Maillard se vante d’être un «entrepreneur dans l’âme». Lui n’a jamais été dans le besoin, jamais été envoyé ni dans l’industrie ni dans les champs pour se faire «émanciper par le travail».
Pour saisir le niveau de crapulerie hors norme du monsieur, il faut se rappeler qu’au début de l’année 2019, sur un plateau de télévision lors du soulèvement des Gilets Jaunes, Sylvain Maillard déclarait sans gêne : «On se bat tous les jours contre [l’évasion fiscale] mais c’est difficile». Quelques mois plus tard, son nom figurait dans la liste des évadés fiscaux révélés par l’affaire Pandora Papers.
En effet, il a été mêlé à un commerce de contrefaçons de toupies, qui a valu une condamnation judiciaire à l’un de ses associés. Sylvain Maillard a échappé aux tribunaux grâce à l’opacité d’une société offshore installée aux Seychelles, un paradis fiscal de l’océan Indien.
Même sa carrière politique lui a été offerte sur un plateau, sans aucun mérite : il a été propulsé comme candidat macroniste dans la 1ère circonscription de Paris, l’hypercentre de la capitale et les Champs-Élysées. Il est donc élu très largement à chaque fois par les riches parisiens sans avoir besoin de faire campagne. Il est l’incarnation parfaite de la bourgeoisie radicalisée qui dirige la France.
À présent, Sylvain Maillard assume totalement le coup de force macroniste contre le verdict des urnes, suite aux élections qui ont placé le Front Populaire en tête au début de l’été. Le 31 juillet, il affirmait : «Il est de notre responsabilité de ne pas détricoter les réformes faites depuis 7 ans, et d’aller plus loin par exemple sur le travail et la sécurité». Cette bourgeoisie s’accommoderait parfaitement d’une dictature, tant que ses intérêts sont préservés et que les pauvres sont envoyés dans les champs et les usines.
Sylvain Maillard, ses déclarations et son œuvre politique nous rappellent cette citation de Bernie Sanders, candidat de gauche qui n’a jamais été investi par le parti démocrate aux USA : «Tout ce qui nous effrayait du communisme – perdre nos maisons, nos épargnes et être forcé de travailler pour un salaire minable sans avoir de pouvoir politique – s’est réalisé grâce au capitalisme».
Le projet de Sylvain Maillard c’est exactement cela. Ce n’est plus la version publicitaire d’un libéralisme vertueux et éclairé. C’est un régime autoritaire et policier, qui encadre la plèbe, forcée à trimer pour des paies misérables, au seul bénéfice d’un patronat qui a fait sécession et pratique l’exil fiscal.
5 réflexions au sujet de « Sylvian Maillard : un parasite macroniste vante la rééducation par le travail »
il mérite un camp de rééducation, ce sinistre personnage…
Mao disait aussi que la terre doit profiter à ceux qui la cultive au lieu de rapporter à ceux qui la possèdent.
Contrairement à Maillard , tout n’est pas à jeter dans Mao.
Pour ce pararasite de Sylvain Maillard c’est simple : chacun. e doit trouver sa place avec d’un côté la chair qui domine, qui décide et qui écrase et de l’autre la chair de celleux qui en pâtissent.
La rééducation par le travail que propose ce parasite de Sylvain Maillard, c’est d’accepter que les exploiteurs puissent s’offrir chaque jour qui passe du champagne à plus de 2000 balles la bouteille pendant que les prolétaires sont en train de crever au travail et dans la misère
Arbeit macht frei ! c’était écrit où déjà ?