En Grèce : marée humaine pour les victimes du néolibéralisme


Dimanche 26 janvier, une déferlante a pris les rues des villes grecques, afin de réclamer justice pour les 57 personnes tuées dans la catastrophe ferroviaire de Tempi, il y a deux ans.


Selon les manifestant-es, il y avait 250.000 personnes à Athènes et plus de 500.000 dans toute la Grèce, soit 1/20e de la population du pays. Il s’agit de la plus grande mobilisation organisée en Grèce depuis plus d’une décennie.

Le 28 février 2023, un train interurbain de voyageurs était percuté par un convoi de fret, tuant 57 personnes. C’était la plus grave catastrophe ferroviaire jamais survenue en Grèce. Le train de fret, bourré de produits chimiques, se trouvait sur la voie sans que personne ne s’en rende compte, faute de personnel. Un enregistrement sonore a récemment été rendu public par la mère d’une des victimes. On y entend sa fille suffoquer, avant de conclure en agonisant : «Je n’ai pas d’oxygène». Cette phrase est devenue le slogan repris sur les banderoles, comme un cri de ralliement.

L’accident de février 2023 a été un catalyseur de l’immense colère du peuple Grec, qui souffre depuis des années des plans d’austérité. À l’époque, des manifestations très importantes avaient dénoncé le gouvernement pour l’état désastreux du réseau ferroviaire grec. Les cheminots s’étaient mis en grève, soulignant les carences énormes du système de sécurité et des feux de circulation du rail grec. Des émeutes avaient éclaté.

La vétusté du réseau est liée à sa privatisation, en 2017, suite à la crise économique qui a frappé le pays. Les organismes capitalistes internationaux – la Troïka composée de l’UE, de la BCE et du FMI – ont obligé la Grèce à adopter des mesures néolibérales, notamment des privatisations, en échange d’une «aide» financière. Le rail est donc possédé par une entreprise privée italienne. La «compétitivité» et la recherche du moindre coût ont provoqué la catastrophe ferroviaire.

En février 2024, un an après, une grève générale et des manifestations avaient eu lieu dans toute la Grèce en mémoire des victimes.

Deux ans après le drame, rien n’a changé, sauf la répression qui s’est durcie. Ce dimanche à Athènes, de nombreux-ses manifestant-es ont été arrêté-es et blessé-es. La police a tiré de nombreuses grenades de désencerclement et des patrouilles à moto ont semé la terreur. Mais ce déchaînement ne masque pas l’immense soif de justice qui n’a pas été étanchée en Grèce depuis trop longtemps.

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