Séparatisme et islamophobie : les deux face d’une même pièce macroniste

François Bayrou est plus que jamais dans la sauce : les révélations de Médiapart se succèdent depuis plusieurs jours, et le Premier Ministre continue de nier avoir eu connaissance des problèmes de pédocriminalité à Notre-Dame-de-Bétharram, établissement scolaire privé situé près de sa ville de Pau, où travaillait son épouse et où il scolarisait ses propres enfants. Plus d’une centaine de plaintes s’accumulent contre ce pensionnat depuis une trentaine d’années, Bayrou est même intervenu personnellement pour étouffer l’affaire.
Une nouvelle pièce au dossier aujourd’hui : le témoignage d’une ancienne professeure de l’établissement, qui avait déjà lancé l’alerte en 1996. Françoise Gullung indique en effet «avoir écrit au rectorat, au conseil général – présidé par un certain François Bayrou – et en avoir parlé directement à l’élu lors d’une remise de médailles, après avoir également tenté de sensibiliser sa femme, qui enseigne le catéchisme sur place» écrit Médiapart.
La réaction ? Aucune, alors que Bayrou était à l’époque Ministre de l’Éducation. Et jusqu’à aujourd’hui il continue à nier avoir été alerté, y compris au Parlement. L’impunité de l’enseignement privé, faussement appelée « école libre », n’est due qu’à la complicité des personnalités politiques qui y placent leurs propres enfants. Le séparatisme n’est pas celui que les médias dominants dénoncent à longueur de temps.
Car imaginez une seule seconde que Notre-Dame-de-Bétharram ait été un établissement musulman ? Le ministre aurait déjà démissionné, la polémique ferait absolument tous les gros titres, Morandini ferait des directs depuis la vie scolaire et Pascal Praud aurait payé un billet d’avion au directeur.
Imaginez la gravité absolue : cet établissement qui est un repaire de pédocriminels touchait de l’argent public ! On a tendance à croire que ces écoles privées religieuses s’autofinancent avec les frais d’inscription que doivent payer les familles, mais pas du tout. L’État subventionne l’école privée, qui reçoit autour de 8 milliards d’euros d’argent public par an. Les collèges et lycées privés sont financés pour 65,7% par l’État et regroupent 2 millions d’élèves en 2022. L’écrasante majorité de ces structures est catholique : 96%.
Financé par l’État, le privé est gagnant sur toute la ligne : l’argent public s’ajoute aux frais versés par les familles, ce qui permet à ces établissement d’avoir de meilleurs bâtiments, une meilleure qualité de cours, des classes moins remplies et des activités extra-scolaires… Au détriment des écoles publiques !
Ainsi, entre 2016 et 2023, ce sont au minimum 1,2 milliard d’euros de fonds publics qui ont été offerts à des lycées privés par les régions métropolitaines, au-delà de leurs obligations légale. L’établissement de Bétharram en faisait partie. Par contre, l’un des rares lycées musulmans du pays en a été privé.
Le niveau d’islamophobie en France est à un tel niveau que l’État français a rompu le contrat d’un lycée privé musulman, le lycée Averroès à Lille. Le ministère a organisé un véritable harcèlement contre cet établissement, pourtant réputé. Il a effectué plus de 10 contrôles en 3 ans, la préfecture avait rendu publics des rapports tronqués selon Médiapart, et le seul reproche concret que l’État est parvenu à étaler dans les médias était… un livre dans une bibliothèque.
L’établissement privé catholique Bétharram, toujours ouvert – et couvert par Bayrou – fait face à plus de 100 plaintes pour viols, violences et agressions sexuelles par les anciens élèves. Et n’a jamais été sérieusement contrôlé et encore moins sanctionné.
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Une réflexion au sujet de « Et si Bayrou avait protégé un établissement musulman ? »
À Stanislas, lorsqu’une intervenante apprend aux élèves qu’avoir un enfant « suite à un viol est un don de dieu », le ministère de l’EN (à l’époque, propriété du facho blanquer) a argué de la liberté éducative (loi Debré 1959) pour ne pas intervenir. Quant aux diverses affaires de viols, d’humiliations, d’agressions, le rectorat a minimisé les faits. À Compiègne, la direction du lycée jean-paul II a censuré le visionnage d’un film sur Simone Veil, a tenu des propos homophobes, mais là encore, ça passe crème.
Dans ces 2 cas (qui ne sont que quelques arbres qui cachent la forêt), il s’agit d’établissements privés sous contrat, leur financement public n’a jamais été remis en cause (hormis par la mairie de Paris en 2024 pour stanislas, ce a quoi pécresse a répondu en offrant encore plus d’argent public pendant que les lycées publics tombent en ruine) et qui ont donc, en théorie, l’obligation de respecter les valeurs de la république.
Il est clair qu’ils se torchent ouvertement avec les valeurs de la république, avec la bénédiction des macronistes, des lr, de la peste brune, mais aussi d’une partie des socialistes…