Une idée pour le prochain 49.3 ou la prochaine loi scandaleuse du gouvernement Macron ?
Ces images hautes en couleurs ont lieu dans le Parlement de Serbie, ce mardi 4 mars, en pleine séance inaugurale de la session législative de printemps. Des membres de l’opposition ont brandi ces messages aux députés de la majorité : «Vos mains sont ensanglantées et répondez aux demandes des étudiants !», «La Serbie se lève pour que le régime tombe». Et ont envoyé des fumigènes rouges et noirs ainsi que des fusées éclairantes dans l’hémicycle. Une bagarre a eu lieu, les députés du parti au pouvoir ont reçu des œufs, et plusieurs d’entre eux auraient été blessés. Cette action avait pour but de soutenir le mouvement social massif en cours en Serbie.
Le 1er novembre dernier, à Novi Sad, la deuxième plus grande ville du pays, un auvent en béton devant la gare s’effondrait sur des passants, tuant 15 personnes. Officiellement, les autorités venaient de faire rénover la gare par des entreprises chinoise, française et hongroise. Ce drame a déclenché une vague de colère qui couvait depuis longtemps contre la corruption des dirigeants, en particulier contre Parti progressiste serbe.
Celui-ci n’a de progressiste que le nom. Il s’agit d’un grand parti de droite, autoritaire et corrompu. Il a été fondé par des ultra-nationalistes, dont certains sont accusés de crimes durant la guerre en ex-Yougoslavie.
Depuis quatre mois, des centaines de milliers de personnes manifestent et la jeunesse étudiante est en première ligne. Au-delà d’un exigence de transparence et de vérité sur la rénovation de la gare de Novi Sad, le mouvement exige l’arrestation des miliciens qui ont attaqué les étudiant-es et les professeurs depuis le début des manifestations, l’abandon des poursuites contre les personnes arrêtées, et une hausse de 20 % du budget de l’enseignement supérieur. Plusieurs responsables politiques ont déjà annoncé leur démission, notamment l’ex-premier ministre.
En France, le simple fait d’avoir brandi un drapeau palestinien a l’Assemblée a provoqué un drame national et conduit de lourdes sanctions contre la France Insoumise. Nos médias nous font croire que les débats parlementaires en France seraient agités : il n’en est rien. Ils sont d’une mollesse inacceptable vu la gravité de la situation politique du pays.
Imaginez que pendant la réforme des retraites, la révolte pour Nahel ou suite au coup de force de Macron, des députés aient jeté des fumigènes dans l’Assemblée, distribué quelques patates à des députés macronistes et déployé une banderole pour soutenir la colère populaire ? Un travail de «représentants du peuple», en somme.
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