Nous fonçons vers le désastre à pleine vitesse, comme le montre une séquence aussi lunaire qu’inquiétante le 5 mars sur le plateau de la chaîne LCI.

Un sondage, présenté à l’écran, explique en gros caractères que «57% des jeunes prêts à s’enrôler en cas de guerre» et que «42% des jeunes Français se disent prêts à mourir au combat». Quel bel horizon proposé pour les nouvelles générations ! Et le message à peine sous-entendu est de culpabiliser les jeunes indignes, qui ne sont pas prêts à mourir à la guerre.
Le bourrage de crâne visant à enrôler la jeunesse vers une nouvelle boucherie militariste tourne à plein régime. On rappelle que LCI est la propriété du milliardaire Martin Bouygues, qui a été témoin de mariage et est le meilleur ami de Nicolas Sarkozy depuis 20 ans. Bouygues est carrément le parrain de Louis, le fils de l’ancien président mafieux, qui est le nouveau chroniqueur pro-Israël de ce média. La chaîne du groupe TF1 est dirigée par Guillaume Debré, le fils de l’ancien ministre Jean-Louis Debré, lui aussi proche de Sarkozy.
C’est Louis Sarkozy qui était chargé de commenter ce sondage abject incitant les jeunes à «mourir au combat». Il est invité presque quotidiennement sur la chaîne de télévision. Le 27 septembre, il assénait en direct : «il faut risquer et engendrer la mort de civils» à Gaza. A propos des bombardements israéliens sur le Liban, il déclarait : «Je pense que je parle pour beaucoup de français quand je dis : qu’ils crèvent. Israël fait le travail de l’humanité ici… qu’ils crèvent tous». Des propos faisant l’apologie de crimes de guerre, qui n’ont suscité aucune réaction.
Mais revenons à la propagande militariste. Nos dirigeants, ceux qui contrôlent les médias et le pouvoir, semblent avoir décidé de nous précipiter vers la guerre. «La possibilité d’un conflit armé en France doit être sérieusement envisagée» expliquait tranquillement le Directeur Général de la Gendarmerie, Hubert Bonneau, qui est aussi l’ancien chef du GIGN, dans une lettre extrêmement inquiétante, destinée aux gradés de la gendarmerie, le 19 janvier 2025.
Dans la foulée, la chaîne BFM organisait une émission spéciale le 28 janvier avec le titre anxiogène : «La France est-elle prête pour la guerre ?» Un officier invité en plateau passait en revue les effectifs militaires français, vantait leur «très haut niveau de formation» acquis grâce aux opérations militaires régulières menées dans différents conflits néocoloniaux. Cet expert déplorait ensuite le manque de canons, de chars et d’artillerie, mais soulignait les mérites de l’arsenal nucléaire français : «On pourrait radier de la surface toute l’Europe de l’est et en particulier l’intégralité de la Russie», en rappelant tout de même que le but est «de ne pas l’utiliser». Nous sommes rassurés. Il déplorait «on ne s’est jamais battu contre une armée qui avait des hélicoptères et des drones», comme si nous étions déjà en guerre totale.
En juin dernier : lors des cérémonies du débarquement de Normandie, Macron lançait : «Je sais notre pays fort d’une jeunesse audacieuse, vaillante, prête au même esprit de sacrifice que ses aînés». Quels aînés ? Les boomers qui ont élu Macron et profitent de confortables retraites ont toujours vécu en temps de paix et de prospérité. Et Macron lui même n’a jamais fait le service militaire.
Puis le président s’est tourné vers les militaires présents : «Vous rappelez que nous sommes prêts à consentir aux mêmes sacrifices pour défendre ce qui nous est le plus cher : notre terre de France et nos valeurs républicaines». Le chef d’état major de l’armée a ensuite donné une interview au journal La Croix avec les mêmes mots : «la nation est prête à des sacrifices» et a déclaré qu’il «reste confiant sur la capacité des Français à se mobiliser face au retour de la guerre».
Le fameux «sacrifice» réclamé par les puissants, c’est celui des peuples qui sont envoyés dans les boucheries des guerres. Le «sacrifice» en 1914, en 1939, des millions de vies fauchées, des générations d’orphelins. La jeunesse, la «Nation», la population doivent donc se préparer à être sacrifiés.
Le 13 février 2024, les médias des milliardaires annonçaient avec gourmandise que «23% des Français sont favorables à ce que la France soit dirigée par l’armée». Depuis, c’est l’avalanche de sondages douteux destinés à préparer l’opinion à une guerre voire à une dictature militaire. Selon ces enquêtes commandées par les médias, la majorité des français seraient «favorables au retour du service militaire». «Un jeune sur deux» serait prêt à partir sur le front ukrainien. Un sondage étonnant et probablement trafiqué, mais qui permettait aux auteurs de l’étude de se féliciter en avril dernier sur RTL : «On est dans une situation, un contexte, où l’antimilitarisme, qui caractérisait des époques antérieures, a plutôt disparu».
Macron répète qu’il veut un «réarmement» de la France, à la fois démographique et civique, pour fabriquer de la chair à canon. Ses ministres imposent un SNU à la jeunesse, des stages encadrés par l’armée destinés aux adolescents, et qui seront bientôt obligatoire. Des uniformes bleu marine, aux couleurs des tenues policières, sont «expérimentés» dans les écoles, avant d’être généralisés. Le président parle constamment «d’économie de guerre», l’argent des livrets A va être ponctionné pour financer l’armement, des centaines de milliards d’euros sont débloqués pour les militaires…
Tout cela fait système : nos dirigeants nous préparent mentalement et matériellement au pire. Ils rêvent d’uniforme et de sang. Ils en rêvent d’autant plus qu’ils ne risquent rien, ni eux ni leur caste.
La vérité, c’est que Macron a toujours rêvé de guerre. Dès mai 2017, il choisissait de fêter sa victoire entouré de militaires sur les Champs-Élysées dans une jeep de l’armée, puis il se déguisait en aviateur sur une base militaire. En 2020, il était le seul président au monde à répéter qu’il était en «guerre» contre un virus, utilisant un vocabulaire militaire pour parler d’une question sanitaire. En 2023, il est le seul au monde à proposer une «coalition internationale» pour bombarder Gaza avec Israël, avant de se rétracter.
Désarmons nos dirigeants avant qu’ils ne nous sacrifient.
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Une réflexion au sujet de « Bourrage de crâne militariste »
Tout ceci me fait repenser au grand Philosophe breton Kadoc de Vannes :
« Des fois on n’a pas le choix faut sacrifier des jeunes, c’est le grand qu’a dit. «