Génocide : reprise des bombardements massifs sur Gaza

Les pieds d'un cadavre d'enfant, tué à Gaza par l'armée israélienne.

Entre le 17 et le 18 mars, Gaza vient à nouveau de connaître une nuit d’horreur absolue. Des bombardements massifs ont semé la désolation sur un territoire déjà dévasté et peuplé de fantômes. Au moins 330 morts sont recensés ce mardi matin, «en majorité des enfants et des femmes» et des centaines de blessés, «dont des dizaines sont dans un état critique» explique la défense civile de Gaza. Le bilan pourrait être beaucoup plus lourd, et des images insoutenables montrent des alignements de bébés et d’enfants tués ces dernières heures.

Israël n’a jamais eu l’intention d’appliquer un cessez-le-feu à Gaza. L’État colonial a tout fait pour saboter l’accord de trêve depuis trois mois, et n’a jamais cessé de tuer des palestiniens. Le 9 mars, le ministre fasciste israélien Bezalel Smotrich annonçait la création d’une «administration de la migration» pour appliquer le «plan» de Donald Trump visant à vider totalement la bande de Gaza de ses deux millions de survivants, afin d’y implanter un complexe touristique. Le même jour, le ministre de l’énergie israélien ordonnait l’arrêt de la fourniture d’électricité.

En janvier Smotrich promettait, à la veille de la trêve, que la bande de Gaza était «ruinée et désintégrée, inhabitable, et elle le restera. Très bientôt, nous effacerons à nouveau leur sourire et le remplacerons par des cris de douleur et les gémissements de ceux qui n’ont plus rien». Il y a quelques semaines, le gouvernement israélien annonçait un plan militaire «plus agressif prévoyant le déploiement de 50.000 soldats» à Gaza, «dans le cadre d’une attaque coordonnée». Nous y sommes.

Les bombardements de la nuit dernière signent la fin de la «trêve» précaire qui visait à échanger des captifs israéliens contre des prisonniers palestiniens. Un processus au point mort, après que Netanyahou ait tout mis en œuvre pour le faire échouer. Ce matin, l’armée israélienne émet un ordre d’évacuation pour l’est de Gaza, ce qui augure peut être du lancement d’une nouvelle opération terrestre.

Les familles de captifs israéliens dénoncent la situation : «Le gouvernement israélien a décidé d’abandonner les otages», réagit le «Forum des familles d’otages» dans un communiqué. «Nous sommes choqués, en colère et terrifiés par le démantèlement délibéré du processus de retour de nos proches». L’organisation ajoute : «La reprise des combats avant la libération du dernier otage se fera au détriment des 59 otages qui se trouvent encore à Gaza et qui pourraient être sauvés et restitués».

Ces familles oublient que Netanyahou n’a jamais pris en considération la vie de ses concitoyens, que plusieurs prisonniers israéliens ont été tués par leur propre armée à Gaza, sous les bombes et les balles israéliennes, qu’il a personnellement aidé au financement du Hamas, et que plusieurs membres de l’extrême droite israélienne appellent depuis des mois à raser Gaza en sacrifiant les otages. Le massacreur n’a qu’une obsession, rester au pouvoir, quoiqu’il en coûte, avec ses alliés fascistes messianiques.

La reprise du génocide coïncide avec le jour exact où Netanyahou devait passer en procès. Il était convoqué à une audience dans le cadre de poursuites pour corruption, fraude et abus de confiance. L’audience est «annulée en raison de la reprise des combats», selon des médias israéliens… Netanyahou est le premier chef de gouvernement israélien en exercice à être jugé au pénal. Son procès s’était ouvert en mai 2020 et avait été interrompu par l’agression lancée sur Gaza. Le Premier Ministre israélien n’a pas arrêté de demander, et d’obtenir, des reports d’audience depuis le 7 octobre 2023. Le génocide est son assurance vie.

Les crimes de masse commis cette nuit, et qui risquent de s’aggraver dans les heures et jours à venir, sont validés et encouragés par les USA. La porte-parole de la Maison Blanche a déclaré que «tous ceux qui cherchent à terroriser non seulement Israël, mais aussi les États-Unis – en paieront le prix : l’enfer se déchaînera». Donald Trump en personne aurait donné son feu vert pour la reprise des bombardements sur Gaza. Ses porte-paroles assument : «Les portes de l’enfer sont sur le point de s’ouvrir. Le président Trump n’a pas peur de se tenir aux côtés de notre allié et ami, Israël !»

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